Par Stuart Pipper
Il existe une tension au cœur de la révolution bolivarienne du Venezuela. Bien que présente depuis plusieurs années, elle n’est apparue sur le devant de la scène qu’au cours des derniers mois, depuis la réélection présidentielle d’Hugo Chavez en décembre 2006, son annonce des « cinq moteurs » [1] pour propulser le pays vers le « socialisme du XXIe siècle », et son appel pour un nouveau parti, le Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV), afin d’organiser cette transition. C’est la tension entre les réalisations anti-néolibérales et anti-impérialistes de la révolution - qui sont indéniables - et sa promesse socialiste - qui n’est précisément encore rien d’autre qu’une promesse.
C’est bien sûr la profondeur des réformes structurelles du Venezuela - sa rupture souvent bruyante mais non moins réelle avec les priorités marchandes du Consensus de Washington - qui a fait du processus une référence pour le mouvement altermondialiste et la gauche internationale. C’est d’abord cette attitude anti-néolibérale consistante qui a motivé le bon accueil fait à Hugo Chavez au Forum social mondial de Porto Alegre en 2005, avant même qu’il ne prenne le moindre engagement en faveur du socialisme.
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