III° Rencontre européenne de Solidarité avec le Venezuela à Amsterdam

Succès de la diplomatie des peuples.
crédit photos Julien Terrié (plus de photos ici)

Après Rome et Paris, c'est cette fois le cercle bolivarien hollandais qui a pris en charge l'organisation, avec l'aide de l'ambassade en Hollande, de cette III° rencontre européenne. Les Ambassades du Venezuela en Europe (12 présentes) et les cercles et associations de solidarités avec le processus révolutionnaire vénézuelien (97 délégués venus de 24 pays*) s'étaient donné rendez vous à Amsterdam les 19, 20 et 21 juin 2009 pour se structurer et parler du rôle de la solidarité dans la situation actuelle.


Pour introduire la rencontre, les organisateurs avaient invité Fernando Soto, ancien guérillero comptant parmi les premiers compagnons de route de Chavez et aujourd'hui responsable de la formation au PSUV. Il a tout de suite donné le ton à cette rencontre « Je sais que pour vous, les actions de solidarités se centrent sur la réponse aux mensonges des médias européens sur notre pays, mais ces menteurs ne se tairont que si on en finit avec le capitalisme, ici aussi en Europe. », il a donné une autre dimension au rôle de la solidarité « L'enjeu pour les militants de la solidarité est d'étudier notre processus mais aussi les penseurs du socialisme pour bâtir aussi en Europe un processus de construction du socialisme du XXI° siècle, il ne doit pas se construire dans un seul pays», et a tenu à évoquer notre situation politique après le scrutin européen « Le mouvement révolutionnaire européen à besoin de victoires, c'est la seule façon de contrer la montée de l'extrême droite ici. »

Le premier débat au programme portait sur l'appréciation de l'effet de la crise du capitalisme sur le processus vénézuelien et sur la solidarité. Le contexte de crise est apparu, pour la plupart des participants, comme une opportunité et une responsabilité pour que le processus vénézuelien incarne une résistance crédible et donne de l'espoir à tous ceux à qui les capitalistes veulent faire payer la crise.


Le fait que le gouvernement vénézuelien aille à l'inverse des politiques de la plupart des pays européens (aucune diminution des acquis sociaux, augmentation des salaires, nationalisation sous contrôle des salariés d'entreprises et de banques, chasse à la corruption) montre bien que la crise n'est pas une fatalité à condition de rompre réellement avec les mesures libérales portées par la droite et la social démocratie. Le rôle de la solidarité est de faire connaitre cette situation le plus largement dans les milieux progressistes politiques ou sociaux de chaque pays.


Chacun des groupes présents a pu participer à l'élaboration de la déclaration finale de l'évènement qui a dégagé des axes forts pour notre structuration (ce document paraîtra autour du 11 juillet) voici ces grands axes:
- Importance de la formation politique des acteurs de la solidarités en Europe (plan de formation en cours d'élaboration)
- Construction d'un discours de solidarité adapté au niveau culturel et politique de chacune de nos populations. (nos déclarations doivent laisser apparaître des nuances et les critiques constructives au processus pour toucher le plus largement des publics très réticents à la propagande pure.)
- Indépendance des comités de solidarité par rapport aux ambassades.
- Construction de réseaux de solidarités avec une plateforme large anticapitaliste dans chaque pays. (pour mobiliser le maximum d'organisation dans un processus de transformation sociale)
- Augmenter l'efficacité des expériences de voyages solidaires au Venezuela. (travailler avec les organismes gouvernementaux adaptés comme le Centro Internacional Miranda -CIM- ou le centre de formation Jorge Rodriguez)



Le succès de cette réunion est aussi largement due au travail des membres du centre IIRE qui accueillaient l'évènement, non seulement par la qualité du lieu et de l'organisation mais aussi et surtout parce que ce centre d'étude est impliqué dans la réflexion sur les processus politiques latino américains et notamment venezuelien par le biais de chercheurs comme Mickael Lowie ou Eric Toussaint. Il a été fondé par Ernest Mandel, un théoricien très connu en Amérique Latine.



Un des enseignements importants de cet évènement est l'apparition de comités dans les ex-pays de l'est, dans un contexte pourtant difficile pour parler du "socialisme", ceci est révélateur du fait que l'attente d'un socialisme du XXI° siècle démocratique, écologiste, féministe et révolutionnaire peut engendrer des processus totalement différents du socialisme autoritaire, impérialiste et productiviste du XX° siècle.



Cette rencontre montre que la diplomatie des peuples, c'est à dire la diplomatie de ceux qui veulent changer cette société en crise est vivace et génératrice d'espoir.


Julien Terrié (Cercle Venezuela Toulouse http://cercle-venezuela.blogspot.com/) et Fréderic Pargamin (Cercle Bolivarien de Paris http://cbparis.over-blog.com/) - délégués français à la rencontre européenne de solidarité avec le Venezuela d'Amsterdam 2009.


*(R.U., Rep tchèque, turquie, Venezuela, France, Russie, Bulgarie, Irlande, Suisse, Suède, Norvège, Etat espagnol, Portugal, Roumanie, Hollande, Belgique, Finlande, Grèce, Pologne, Allemagne, Italie, Autriche, Danemark)

0 commentaires: