Discours de Chavez à Copenhague (sous titré en français)



Venezuela : Si les exceptions ne confirment plus la règle...

samedi 7 novembre 2009, par Grégoire Souchay [1]

Autant vous dire tout de suite, je ne suis pas un expert de la région, que l’on parle du Venezuela ou de l’Amérique Latine. Je ne suis pas « d’ici », je suis plutôt un bon Français répondant aux critères d’identification nationale, hormis quand j’enfourne un mégaphone ou effectue un autre acte hautement subversif. En revanche, j’ai un avantage notoire sur ceux qui me lisent d’Europe : je suis sur place, au Venezuela, avec pour idée simple de voir ce que vaut cette fameuse « Révolution bolivarienne ».

Autant vous prévenir également : ici, on ne parlera pas de la dictature à la cubaine, de la liberté de la presse bafouée, des prisonniers politiques, de la corruption généralisée, et pas beaucoup plus de la militarisation du régime, des pétro-bolivars et du grand lider rouge à casquette j’ai nommé THE Hugo Chavez. Je laisse ça aux "journalistes" et aux experts en tout genre.
Ça fait à peine un mois que je me trouve dans ce pays et j’ai pu déjà constater clairement que ce n’était ni un goulag tropical soviétique, ni un paradis socialiste en marche vers l’égalité universelle. Certes, pour vraiment comprendre ce qui se passe dans ce pays, il serait nécessaire de vivre ici plusieurs années, en participant activement à tout ce qui se fait. Ce n’est pas mon cas, por ahora [2].

Maintenant, je peux simplement vous faire part de quelques expériences que j’ai suivies de près, ici, sur le terrain. Je ne cesserai de le dire : elles ne sont en rien représentatives de l’ambiance générale du pays, tout comme les derniers mouvements étudiants, les « séquestrations » des patrons ne sont pas représentatifs de l’état de l’Hexagone. Mais après tout, ça se saurait si les révolutions étaient à l’origine des mouvements majoritaires.

Trois expériences donc, aux avant-poste de la Révolution que même Bernard Henri Levy n’y est pas allé, et qui peuvent avec un brin d’optimisme et un petit peu d’œillères militantes laisser croire qu’il y a encore un espoir pour ce pays de faire une Révolution. Après tout, c’est la seule question qui vaille d’être posée…

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Du neuf sur La révolucion vive ...

10.12.2009 : Venezuela : Un mois sans eau potable au quartier Mario Briceño de Catia : Les communautés exigent une réponse des institutions. &nbsp -&nbspLire l'article

10.12.2009 : Venezuela. 2 Milliards de Bolivars pour les banques communales de la capitale &nbsp -&nbspLire l'article

10.12.2009 : Venezuela : mission Ché Guevara : une formation aux savoirs-faire artisanaux pour promouvoir le nouveau modèle économique &nbsp -&nbspLire l'article

10.12.2009 : Venezuela : près de 700 médias alternatifs et communautaires existent dans le pays &nbsp -&nbspLire l'article

10.12.09 Venezuela. Les cercles bolivariens demandent aux délégués du PSUV de renoncer à leur mandat public s'ils en ont &nbsp -&nbspLire l'article

10.12.09 : Venezuela : Travailleurs du pont Maria Nieves du fleuve Apure. &nbsp -&nbspLire l'article

10.12.2009. Evo Morales : 63% à la hausse. Pas trop « déçu » ? &nbsp -&nbspLire l'article

10.12.09 : Venezuela : bien que non subventionnée, la radio communautaire Al Son Del 23 est à l'avant-garde de la communication &nbsp -&nbspLire l'article

10.12.2009 : Honduras : la seule issue est l'assemblée constituante, réaffirme la Résistance &nbsp -&nbspLire l'article

10.12.2009. Venezuela (AUDIO) : Des propriétaires terriens agressent des fonctionnaires de la réforme agraire dans le Guarico &nbsp -&nbspLire l'article

09.12.09 : Le Mercosur condamne le coup d'Etat au Honduras et refuse de reconnaître de fausses élections &nbsp -&nbspLire l'article

09.12.09 : 10 ans de constitutionalisme populaire au Venezuela &nbsp -&nbspLire l'article

09.12.09 Uruguay : Chavez et Mujica à la rencontre des travailleurs de l'usine ENVIDRIO &nbsp -&nbspLire l'article

09.12.2009. Venezuela. Le Ministère des Peuples Indigènes et l'INSOPESCA vont encourager les activités de pisciculture &nbsp -&nbspLire l'article

09.12.2009. Venezuela. Les Conseils Populaires de Communication des États de Táchira, de Mérida et Trujillo publient leur Manifeste. &nbsp -&nbspLire l'article

09.12.2009 : Venezuela : Première Rencontre Latinoaméricaine d'Agro-écologie &nbsp -&nbspLire l'article

08.12.2009 : La Ferrominera de l'Orénoque fait face à la crise en développant ses activités sociales &nbsp -&nbspLire l'article

08.12.2009 : Colombie : El Salado, un projet d'artisanat d'une communauté indigène pour la paix et la mémoire. &nbsp -&nbspLire l'article

08.12.2009 : Daniel Viglietti au Venezuela : « Je préfère parler de chanson humaine plutôt que de chanson de protestation » &nbsp -&nbspLire l'article

07.12.09 : Haïti : Etan Dupain, collaborateur haitien de Vive TV interviewé par les membres de l'Ecole nationale Florestan Fernandez (Brésil) &nbsp -&nbspLire l'article

07.12.2009 Se forger une carrière artistique est difficile pour un artiste haïtien issu des milieux populaires &nbsp -&nbspLire l'article

07.12.09 Bolivie : Álvaro García Linera explique la stratégie post-électorale en Bolivie et la fin de la pigmentocratie &nbsp -&nbspLire l'article

07.12.2009. Venezuela (photos) : Le MINCI et VIVE TV organisent un atelier de formation aux Conseils Populaires de Communication à Caucagua &nbsp -&nbspLire l'article

07.12.2009. Venezuela. Hugo Chavez : "Il faut agir avec la plus grande fermeté si la culpabilité d'un des membres du Gouvernement est démontrée" &nbsp -&nbspLire l'article

07.12.2009. Venezuela : Les compagnes des organisations populaires latino-américaines parlent de la lutte pour la terre &nbsp -&nbspLire l'article

07.12.2009. Bolivie (Photos) : Evo Morales renouvelle son mandat présidentiel avec au moins 62% des votes et contrôle l'assemblée législative &nbsp -&nbspLire l'article

07.12.2009. Venezuela. ViVe, El canal del poder popular &nbsp -&nbspLire l'article

06.12.2009. Distantes de deux cents kilomètres à peine, Managua et Tegucigalpa sont deux mondes opposés. &nbsp -&nbspLire l'article

06.12.2009. Équateur. Correa souligne la gravité du précédent d'impunité des putschistes au Honduras &nbsp -&nbspLire l'article

Analyse [fr]

09.12.2009. CHRISTOPHE VENTURA : Amérique du Sud, les peuples toujours en mouvement &nbsp -&nbspLire l'article

06.12.2009. Comment coller des centaines de milliers d'affiches en quelques heures. &nbsp -&nbspLire l'article

Solidarité Honduras : Interview de Gabriela



Pour savoir en détail ce qu'il se passe au Honduras et revenir sur l'histoire de ce pays. Ecoutez l'interview de Gabriela :

Toulouse : Solidarité avec le Peuple Hondurien contre le coup d'état

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Du nouveau sur la Révolucion Vive

26.11.2009. Venezuela. Témoignages des peuples indigènes - Lire l'article

26.11.2009. (VIDEO) Pour "informer" rien de tel qu'être dans le peuple comme le poisson dans l'eau. - Lire l'article

24.11.200: HONDURAS. De plus en plus de candidats se retirent des élections - Lire l'article

25.11.2009. Venezuela : "Teletambores", huit ans plus tard... Quand la télé communautaire tambourine à l'oreille de la Révolution - Lire l'article

24.11.09 Venezuela : le Gouvernement révolutionnaire récupère six mille hectares abandonnés par les grands propriétaires du Guárico. - Lire l'article

24.11.2009. Venezuela. VIVE TV, six années de communication populaire. - Lire l'article

24.11.2009. Luis Alegre Zahonero et Santiago Alba Rico. Révolution ? Quelle révolution ? - Lire l'article

24.11.2009. Le Honduras proche de la guerre civile dans l'indifférence générale - Lire l'article

23.11.2009. Venezuela : Le parlement indigène a répondu aux demandes du peuple Warao - Lire l'article

23.11.2009. Venezuela. "Le Monde" scrute le budget présidentiel... - Lire l'article

22.11.2009. Venezuela. Chavez: "Il est temps de changer la manière de mesurer l'économie" - Lire l'article

22.11.2009. Venezuela : La Loi des langues Indigènes présentée et distribuée en Langue Warao - Lire l'article

22.11.09 Venezuela. Deux coopératives - Rio Limon 35 et Textilven - se rencontrent pour échanger leurs expériences - Lire l'article

22.11.2009. Venezuela. Les Vallées de Tucutunemo et de Taiguaiguai, futur "TERRITOIRE LIBRE D´AGROTOXIQUES" - Lire l'article

21.11.2009. Venezuela. Le peuple se dote de ses propres outils de communication avec l´appui de Vive TV - Lire l'article

Analyse [fr]

23.11.2009. Mouvement des sans-terre du Brésil : une histoire séculaire de la lutte pour la terre - Lire l'article

22.11.2009. ARNOLD AUGUST : Honduras - Des points de vue constants de part et d'autre qui convergent vers une seule solution : l'Assemblée constituante - Lire l'article

Appel toulousain contre le coup d’état au Honduras

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Au Honduras, pays d’Amérique Centrale, se joue en ce moment le destin de toute l’Amérique Latine, et peut-être même au-delà ….

Le 28 Juin 2009, L’armée hondurienne a évincé du pouvoir Manuel Zelaya, président constitutionnel du Honduras, suite à sa tentative d’organiser une consultation ouvrant la possibilité d’organiser un référendum afin de réformer la constitution, en partenariat avec des organisations de la société civile.

Samedi 28 Novembre à 14h00

Place du Capitole, Toulouse.

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Les banques pour les pauvres au Vénézuela.

Par Alban Leveau-Vallier | Journaliste | Rue89 | 15/11/2009 | 15H39

Inspiré du « Susu », une forme de tombola, un système de banques communautaires permet aux Vénézuéliens qui n'ont pas accès à des services financiers ou au microcrédit de s'autofinancer. Et le modèle s'exporte.

Bidonvilles à Caracas en septembre 2009 (Jorge Silva/Reuters)

(De Caracas) Plus de la moitié des Vénézuéliens n'ont pas accès à des services financiers : aucune banque ne leur prête d'argent en cas de nécessité, ils n'ont pas de carte de crédit, pas d'assurances, pas de compte en banque… La seule chose qu'ils peuvent obtenir d'une banque est un livret d'épargne.

Le microcrédit a été mis en place pour eux. Mais le microcrédit est réservé au faible pourcentage d'entre eux (10% en moyenne au Venezuela) qui crée ou développe une micro-entreprise. Qu'en est-il des petits employés et des chômeurs ? Qu'en est-il de ceux qui ont besoin d'un emprunt pour aller chez le médecin ou réparer leur maison dévastée par le dernier ouragan ?

L'idée

Au Venezuela existe une pratique que l'on appelle le « Susu » : un groupe de personnes se réunit, chacun met la même somme dans une cagnotte, et après un tirage au sort une personne du groupe empoche la somme qui a été réunie. C'est une forme de tombola.

L'idée de Salomon Raydan a été d'utiliser cette capacité des communautés pauvres à réunir un capital pour créer des « banques communautaires ». Chaque membre de la communauté investit la même somme pour constituer un capital. Ce capital est utilisé sous deux formes : il est investit dans des actions sans risque et prêté à ses membres. Les membres reçoivent les dividendes des actions et ont l'opportunité d'emprunter.

La première banque a été créée en 1998 avec douze femmes de l'île de Margarita, au Vénézuela. 140 banques communautaires ont été créées depuis. Elles regroupent 10 000 associés et font des prêts d'en moyenne 100 bolivars fuertes (30 euros au taux officiel). L'investissement minimal est le prix qu'aura à payer la banque pour acheter une action, soit dix bolivars fuertes (trois euros au taux officiel).

Et si les gens ne remboursent pas ? La banque est entièrement gérée par la communauté, qui est formée et assistée par la Fundefir, jusqu'à être laissée indépendante. C'est donc elle qui prend en charge le contrôle du bon remboursement des prêts. Les communautés étant de faible effectif, le lien social est fort et la pression du groupe suffit généralement pour assurer le remboursement. Les chiffres sont éloquents puisque les emprunteurs ne font défaut qu'à 0,5%.

Comment la mettre en pratique

Salomon Raydan est devenu membre du réseau d'entrepreneurs sociaux Ashoka et travaille à dupliquer son modèle : le système des banques communautaires de la Fundefir a été mis en place en Colombie, en Bolivie, au Sénégal, au Portugal, en Espagne et au Brésil.

La Fundefir travaille à la création des banques communautaires et les laisse ensuite s'autogérer de façon entièrement indépendante. « Certaines ne donnent même plus de nouvelles », confie-t-il. La mise en place d'une banque se fait en quatre étapes :

  1. La promotion. Il faut aller auprès des populations pauvres expliquer le principe des banques communautaires. « C'est très dur de convaincre ». Les gens mettent du temps à saisir leur intérêt et leur fonctionnement.
  2. La création. Ceux qui souhaitent s'associer définissent ensemble le règlement de la banque ainsi que les procédures de contrôle. Viennent alors les premières opérations. « C'est le meilleur moment, quand la banque prouve qu'elle peut marcher. »
  3. La formalisation. Une fois les premiers prêts effectués, il s'agit de formaliser les étapes de fonctionnement du prêt, de son recouvrement, de répartition des dividendes entre les associés, de façon à ce que la banque puisse continuer à fonctionner de façon indépendante.
  4. Le suivi. la Fundefir suit ensuite l'évolution de la banque communautaire et lui propose un appui logistique, théorique et financier.

« Notre principal travail est éducatif, assène Salomon Raydan, c'est d'apprendre aux gens à s'autofinancer. »

Ce que l'on peut faire

Les banques communautaires sont un bon moyen pour les sans papiers de pouvoir bénéficier de services financiers minimaux. Déjà testées en Espagne, les banques communautaires d'immigrants illégaux semblent être une réussite. En France, elles seraient une solution intéressante pour des sans papiers sans recours financiers et sans accès légal à des banques.

Photo : bidonvilles à Caracas en septembre 2009 (Jorge Silva/Reuters)

Thalassa parle du Venezuela...

Conférences Nov/Dec 2009 FAL31

www.faltoulouse.fr

Conférences Novembre/Décembre 2009

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« Le coup d’Etat au Honduras »

le 16 novembre à 20h30 au Rincon Chileno, rue Réclusane (métro St Cyprien)
avec les Amis du Monde Diplomatique

Réunion du Café Diplo Latino sur « Le coup d’Etat au Honduras »

« L’Uruguay et les enjeux de l’élection présidentielle du 29 novembre »

Le 25 novembre à 18h Amphi 9, bâtiment de l’Arche, Université du Mirail

Avec Alain Labrousse, spécialiste de l’Amérique Latine

En partenariat avec l’IPEALT (Institut d’Etudes Pluridisciplinaires sur
l’Amérique Latine à Toulouse) et l’ATRIA (Association Toulousaine de
Recherche Interdisciplinaire sur les Amériques)

“Colombie & Pérou : enjeux stratégiques & Droits de l’Homme”

Samedi 5 décembre à 20h30

salle Corraze, 3bis rue R. Corraze (cf. C sur le plan)

bus 22, 78-79-80 arrêt place de l’Ormeau, retour en covoiturage assuré

Buffet latino sur place à partir de 19h30 avant la conférence-débat

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Photos de Latinos-docs

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Honduras : Ne pas chanter victoire...

Très bonne analyse de Telesur. Voici une émission avec Roy Cardenton, Eva Gollinger...

nuevo video
No cantar victoria...

Actualité du processus

12.11.09 Venezuela : Les locataires appuient les décisions du ministre du Logement et réclament un décret pour réguler le marché secondaire

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12.11.09 Venezuela : Peuples d'Aguas Negras, cultivateurs d'espoir

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12.11.09 Venezuela : Premier Congrès Local de Santé

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12.11.09 Venezuela (Audio) : "Les travailleurs de Fama de America sont capables de prendre les rênes de l'entreprise"

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12.11.2009. VENEZUELA. Choses vues à Caracas (et tues à Paris)

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12.11.2009. VENEZUELA : Les autorités éducatives appuient le sauvetage de la langue afroaméricaine parlée dans l´État de Bolívar

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12.11.2009. VENEZUELA (AUDIO:) : IIIème Congrès Pédagogique des peuples indigènes et Afroaméricains

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12.11.2009. "L´Amérique latine doit se préparer face à une éventuelle invasion"

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12.11.2009. Pétition pour faire condamner Radio-Canada a la suite de son appui aux thèses des putschistes honduriens

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11.11.2009. VENEZUELA. Neuf questions sur l´invention d´une télévision révolutionnaire

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11.11.2009. Le temps des palabres a assez duré : mettons en oeuvre la souveraineté alimentaire !

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10.11.09. Venezuela : le massacre de Cantaura, ou les grands cimetières de la social-démocratie

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10.11.09 Venezuela : Le gaz communal contre la spéculation et pour la population

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10.11.2009. COLOMBIE. Des organisations de la MINGA de résistance sociale et communautaire sont de nouveau la cible de menaces

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10.11.2009. Venezuela (VIDEO). "Fama de América" nationalisée !

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10.11.2009. VENEZUELA. La longue marche d´une révolution dans l´Université

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09.11.2009 Venezuela : "Vie et Liberté" dans le Municipe Pedro Zaraza

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09.11.09 : Venezuela : "les conseils communaux doivent effectuer un contrôle social pour améliorer les services de Mercal"

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08.11.2009. Venezuela : Si les exceptions ne confirment plus la règle...

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07.11.2009. Venezuela. La communauté Wayuu participe au Plan National des Semences

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07.11.2009. Peuples indigènes latino-américains : la langue contre la discrimination

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07.11.2009. Vénézuéla. Un campement paysan en pleine révolution productive

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06.11.2009. VENEZUELA. Ce qu´ils disent de Vive TV

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Analyse [fr]

09.11.2009. Gilberto LÓPEZ Y RIVAS. L'impact de la Révolution cubaine en Amérique latine

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08.11.2009. Fidel Castro : L'annexion de la Colombie aux Etats-Unis

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Référendum anti-impérialiste au Venezuela


Appel international à participation au référendum organisé au Venezuela 

contre l'impérialisme américain

Les collectif et organisations populaires du quartier populaire du 23 de Enero de Caracas, au Venezuela

invitent l'ensemble des peuples vénézuelien, latinoaméricains et du monde entier à participer au référendum populaire contre l'implantation des bases militaires américaines en Colombie qui se tiendra le prochain dimanche 25 octobre 2009. 


Pourront participer à ce référendum toutes les personnes âgées de plus de 15 ans quelle que soit leur nationalité et leur localisation.


Les deux questions posées seront :


  • Etes vous en faveur ou contre l'implantation de 7 nouvelles bases américaines en Colombie ?

  • Vous prononcez vous en faveur ou contre le coup d'État au Honduras ?


Ce référendum est crucial pour nous car il peut être le point de départ à une grande consultation de l'ensemble du continent latino américain sur cette question. Nous en appelons à votre conscience anti impérialiste et à votre solidarité internationale.

Pour participer, outre des urnes dans de nombreux quartiers de la ville de Caracas, a été mis en place pour les camarades du monde entier voulant se joindre à notre cause, un lien -bannière sur le site web (en espagnol) :

http://www.aporrea.org/


Le lien sera actif le 
dimanche 25 octobre 2009, de 8h à 14h, heure vénézuelienne,

soit de 14h30 à 20h30 heure française.

Nous vous invitons à participer à ce référendum populaire, à diffuser l'information autant que possible et à nous soutenir en informant sur ces questions toute les personnes et collectifs que vous pourrez

Salutations fraternelles anti-impérialistes

Les collectifs du 23 de Enero, Caracas, Venezuela

Expo photo "Capitolio"

Programmation LATINO-DOCS

Vendredi 6 Nov.

14h00 - Montana de luz (Cuba) VOST G. Centeno, A. Gil, 2005, 53 mn - Salle du Sénéchal
15h30 - La Paz de las Mariposas (Venezuela) VOST Y. Lacoste, 2009, 47 min- Salle du Sénéchal
21h00 - Confidences Cubaines (Cuba) VOST D. Gautier, 2007, 70 mn - Samba résille

Samedi 7 Nov.

14h30 - Argentinazo, Vivre avec la crise (Argentine) VOST D. Futerman, 2005, 105 mn- Samba résille
17h30 - Court métrages del "indio revelde" (Colombie) 50 Min + lectures de "sus cuentos y mas historias" de Carlos de Uraba - Samba résille
21h00 - Soirée «Sans Terre» (Brésil) : Descubrimos as raizes, VOST, J. Terrié, 2005, 26 mn et Sem terra VOST J. Timerman 2007, 52 mn+ Soirée festive brésilienne - Samba résille

Dimanche 8 Nov.

10h00 - Campesinos (Bolivie) VOST, S. Pick, F. Lacoudre, 2008, 102 mn- Utopia tournefeuille
16h00 - Cuidad de los fotografos (Chili) VOST, Sebastiàn Moreno, 2006, 80 mn- Rincon Chileno

Organisateurs : France Amérique Latine , France Cuba,
Participants : Cercle Venezuela Toulouse, Pas touche au Venezuela, Amis des Sans Terre Brésiliens, Association Magdalena

Lieux de Diffusion :

Samba Résille : , 38 rue Roquelaine Tlse,
UTOPIA TOURNEFEUILLE,
RINCON CHILENO : 24 rue Réclusane Tlse,
Salle du Sénéchal : 17 rue de Rémusat TLSE

STANDS ASSOCIATIFS - BAR - REPAS - EXPO PHOTO

les projections sont gratuites (Sauf Utopia) et suivies de débats

Contact : Latinodocs.blogspot.com - latinodocs@gmail.com

Hugo CHAVEZ devant les médias internationaux

Serge CHARBONNEAU

C’est dommage que si peu de gens, maîtrisent la langue de Cervantès.


Hier (en fait le 7/08), le Président diabolisé (depuis déjà une décennie) du Venezuela a donné une conférence de presse pour les médias internationaux. La soldate Beatriz Lecumberri du bataillon de l’AFP était présente. Le démon Chávez lui laissa les premiers mots pour donner le coup d’envoi à cette rencontre. La soldate Lecumberri de AFP a donc eu l’honneur de poser la première question. Le démon Hugo Chávez lui répondit de façon plus qu’exhaustive. Une réponse de près d’une heure. Non seulement il répondit à sa question concernant les allégations du gouvernement Uribe de Colombie l’accusant d’avoir acheté des armes de la Suède pour les vendre ou les donner à la guérilla « marxiste » [1] des FARC, mais il en profita pour donner un cours d’armement et d’Histoire.


La bête noire (puisque ce qualificatif si constamment employé pendant la saine (sic) l’administration Bush identifie maintenant, « le gros verrat » dans l’esprit de bien des gens) a non seulement mis en contexte avec une précision incroyable les accusations colombiennes, il donna un cours d’armes de combat, suivi d’un important cours d’Histoire régional. Aussi, il nous fit part de plusieurs anecdotes et circonstances que son rôle de gradé de l’armée vénézuélienne lui a permis de vivre en tant qu’acteur important dans les événements de la région. Cette conférence de presse était plus qu’intéressante. Une conférence de presse d’une très grande importance pour comprendre ce qui se passe en Amérique latine.


Ce matin, cherchez un seul reportage de la soldate Beatriz Lecumberri (AFP) concernant cette importante conférence de presse, vous n’en trouverez pas (en tout cas, je n’ai rien trouvé). Dans les journaux mondiaux (toujours à l’unisson), on trouve deux titres. Le plus "adéquat" est : « Les armes suédoises des Farc ont été volées au Venezuela en 1995, dit Chavez ».


Remarquez le « dit Chávez » qui annule en quelque sorte la crédibilité de la nouvelle. Tout le monde sait (après se l’être fait dire depuis des années) que Chávez est (en théorie et selon les soldats de l’information internationale) un fieffé menteur (sic). Donc, bien que Chávez ait démontré d’une façon incontestable l’absurdité de l’accusation colombienne, toute sa remarquable démonstration reste sans effet. Le bataillon médiatique est simplement contre la bête noire, peu importe la réalité, les faits, les circonstances et les preuves. Une fois de plus nous constatons que le bataillon médiatique opère pour un camp et que l’information journalistique est une illusion terrible.


Pour compenser ce maigre entrefilet, je vous invite à assister à cette importante conférence de presse tenue au palais de Miraflores de Caracas, hier, mercredi le 5 août 2009. « Chávez demuestra la falsedad de las pruebas de Uribe sobre las supuestas armas incautadas a las FARC » Chávez démontre la fausseté des preuves de Uribe concernant les armes supposément saisies aux FARC (en octobre 2008). Article et vidéo en 4 parties :
http://www.radiomundial.com.ve/yvke/noticia.php?30010


C’est avec une clarté et une précision chirurgicale que la bête noire (titre qu’on nous a enraciné dans le profond de notre cerveau) démontre l’absurdité de ces dites preuves. De plus, Chávez, ce Président diabolisé, qui n’a jamais opprimé sa population, qui a été élu et confirmé dans son poste plusieurs fois par la voie des urnes (toujours amplement surveillées par des centaines d’observateurs étrangers (400 aux élections de décembre 2006), qui n’a jamais envahi aucun pays, qui ne s’est jamais ingéré dans la politique interne d’aucun pays (autrement qu’amicalement lors de rencontres bilatérales ou multilatérales (MERCOSUR, UNASUR, ALBA)), nous a livré avec émotivité ses valeurs et ses convictions. Il a aussi fait part de comment il avait vécu plusieurs événements concernant cette guerre interne de Colombie ainsi que les attaques répétées contre lui.


Malheureusement, aucun reportage rapportant fidèlement cette vibrante conférence de presse n’est disponible dans nos médias. Par contre, on peut trouver un second titre faisant référence d’une façon plus que partielle à cette rencontre d’hier avec les médias internationaux : « Tensions Venezuela/Colombie : Chavez interdit l’importation de 10.000 voitures ». Un titre que vous pouvez retrouver dans l’ensemble de la presse dominante. Un titre vide mettant au premier plan un aspect négligeable de cette présentation de Hugo Chávez.


C’est cet aspect, totalement secondaire, que les bataillons médiatiques ont choisi de transmettre à la population. C’est l’aspect le plus inoffensif pour ne pas que l’image du gros verrat ne s’améliore. Il faut noter la présentation "malhonnête" de AFP (repris par TV5 [2]). L’article se termine en disant : « M. Chavez a poursuivi en déclarant que les lance-roquettes et fusils automatiques trouvés en Colombie dans un camp des rebelles marxistes avaient été volés dans un arsenal vénézuélien il y a 14 ans, démentant l’affirmation des Colombiens selon laquelle ces armes avaient été fournies par le Venezuela aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).


Ces armes se trouvaient à la base de Cararabo, proche de la frontière colombienne, et furent volées en 1995, a affirmé le président Chavez, qualifiant les accusations de Bogota de "sale action" destinée à détourner l’attention alors que la Colombie s’apprête à autoriser l’ouverture sur son sol de sept bases militaires américaines. » Il est faut de dire : « Chavez a poursuivi en déclarant… » Chávez n’a pas « poursuivi », il a débuté sa conférence de presse avec ces accusations colombiennes des armes supposément saisies aux FARC en octobre 2008. Sa conférence a duré plus d’une heure sur ce seul point.


Il a parlé environ 5 à 10 minutes, tout au plus concernant l’aspect économique entre le Venezuela et la Colombie, en s’appliquant à démontrer que par ses décisions politiques il avait augmenté de façon incroyable le commerce entre les deux pays, et ce, au bénéfice de la Colombie. Il a dit, qu’étant donné les circonstances (ces attaques diffamatoires répétées contre son gouvernement), il était tout simplement pour faire affaire avec l’Argentine et le Brésil qui eux se comportent en gouvernement honnête et "ami" et non pas comme Uribe qui vient signer des accords en jouant hypocritement l’amitié et en ayant un poignard dans sa manche près à lui planter dans le dos. Une guerre est en cours en Amérique latine. Une guerre dont nous sommes les témoins aveugles. Aveugles parce que les bataillons médiatiques qui participent activement à cette guerre nous voilent délibérément la réalité.


Cette conférence de presse, malgré son importance, malgré la justesse des preuves et des éléments démontrés, ne nous est pas fidèlement rapportée. La soldate Beatriz Lecumberri, une des vaillantes soldates de AFP, n’a rien fait transpirer des propos du Président vénézuélien. On nous garde confortablement dans nos préjugés et on travaille à conserver intacte dans notre esprit l’image de la bête noire. On constate, une fois de plus que le bataillon médiatique joue un rôle de premier plan dans cette guerre.


Tout le monde sait que la première victime d’une guerre est la Vérité. Nous en avons, une fois de plus la preuve. La couverture du Coup d’État au Honduras est aussi une autre preuve flagrante. La dictature s’est maintenant installée en douce et ce régime dictatorial est devenu le gouvernement « de facto ». C’est honteux de constater comment nos (sic) vils soldats de l’information servent de façon félonne les intérêts qui les emploient et desservent à ce point l’information.


L’Information qui, dans une société démocratique, est la pierre angulaire de la santé du système. Sans une information honnête, toute démocratie ne devient qu’illusion. Il faut que les citoyens en soient conscients. Il faut que le citoyen s’informe par lui-même. Internet est un outil extraordinaire pour parvenir à mieux s’informer. Sans internet, jamais nous ne pourrions voir l’importante conférence de presse qui s’est tenue hier à Caracas.


Il faut profiter d’internet et il faut être conscient que probablement, cet outil d’information extraordinaire nous sera retiré peu à peu. Soit par des coûts le rendant inaccessible, soit en contrôlant l’information qui y circule.
Il faut profiter d’internet le temps que nous le pouvons et il faut essayer d’empêcher qu’on nous enlève peu à peu, en douce, cet outil trop démocratique.
La démocratie est d’une fragilité bien plus grande que l’on peut l’imaginer.


Serge Charbonneau, Québec

Avec le peuple du Honduras, avec toute l´Amérique Latine.

Compte tenu du coup d'état au Honduras et du projet impérialiste d'installation de bases militaires en Colombie pour étouffer l'espoir de liberté et d´émancipation de l'ensemble de l´Amérique Latine. Nous, organisations sociales, politiques et solidaires avec la lutte des peuples latino américains, déclarons :

1. Notre soutien plein et entier au retour immédiat et sans restrictions de Manuel Zelaya et la restitution de l'ordre constitutionnel sans conditions au Honduras. Nous exigeons aussi la condamnation des coupables du coup d'état et le respect de la souveraineté populaire pour que le peuple Hondurien décide librement et démocratiquement de son avenir.

2. Nous dénonçons le cynisme pratiqué par le gouvernement de l'EEUU et par ses satellites dans l'OEA qui parlent de reconnaissance de la constitutionnalité de la présidence de Zelaya, tout en mainenant des liens et des accords avec les putschistes, nous dénonçons également leurs manoeuvres destinées à démobiliser le formidable mouvement de résistance au coup d'Etat (coordonné par le Front National de la Résistance ) qui s'est réveillé au Honduras.

3. Nous considérons que tout ceci fait partie d'une offensive résolue de l'impérialisme nord-américain et des multinationales contre les pays d'Alba et toutes les forces progressistes d'Amérique Latine dans le but de préserver leur hégémonie, leurs intérêts et en particulier les traités de libre commerce, les privatisations et l'exploitation des ressources sur tout le territoire.

4. Nous dénonçons la campagne de mensonges contre le Gouvernement d'Équateur et celui du Venezuela provenant des EEUU, (le plus grand consommateur de drogues du monde) et de la Colombie (le plus grand producteur). Les principaux acteurs du trafic de drogue, se permettent de parler d'échec de la politique antidrogue au Venezuela. Tout ceci, afin de justifier la présence militaire nord-américaine : le "Plan Colombie"

5. Nous avertissons l'opinion publique de la gravité du fait que la Colombie se convertisse en plus grand "porte-avions" de l'histoire suite à l'installation de sept bases nord-américaines, menaçant la souveraineté de tous les pays Latino-Américains. Ceci confirme qu'un pas décisif a été franchi dans l'internationalisation de leur conflit interne et dans leur menace de déstabilisation de la région. Ce déploiement militaire en Colombie annonce de graves et imprévisibles conséquences.

6. Nous dénonçons toutes les multinationales de communication, de CNN jusqu´au groupe Prisa, ainsi que tout le réseau de Canaux de TV, les quotidiens et les stations émettrices appartenant aux oligarchies locales, ainsi que le "cartel" SIP (Société Interaméricaine de Presse) qui pratiquent la désinformation et la calomnie afin de justifié à l'opinion publique mondiale une offensive militaire.

7. Nous nous engageons à développer différentes actions solidaires, dès maintenant, et de la forme la plus coordonnée possible pour répondre à tout type d'agression.

Contre le coup d'état fasciste au Honduras, les oligarchies, et la menace impérialiste dans toute Amérique Latine !



Pour envoyer des adhésions :
assembleabolivariana@gmail.com

III° Rencontre européenne de Solidarité avec le Venezuela à Amsterdam

Succès de la diplomatie des peuples.
crédit photos Julien Terrié (plus de photos ici)

Après Rome et Paris, c'est cette fois le cercle bolivarien hollandais qui a pris en charge l'organisation, avec l'aide de l'ambassade en Hollande, de cette III° rencontre européenne. Les Ambassades du Venezuela en Europe (12 présentes) et les cercles et associations de solidarités avec le processus révolutionnaire vénézuelien (97 délégués venus de 24 pays*) s'étaient donné rendez vous à Amsterdam les 19, 20 et 21 juin 2009 pour se structurer et parler du rôle de la solidarité dans la situation actuelle.


Pour introduire la rencontre, les organisateurs avaient invité Fernando Soto, ancien guérillero comptant parmi les premiers compagnons de route de Chavez et aujourd'hui responsable de la formation au PSUV. Il a tout de suite donné le ton à cette rencontre « Je sais que pour vous, les actions de solidarités se centrent sur la réponse aux mensonges des médias européens sur notre pays, mais ces menteurs ne se tairont que si on en finit avec le capitalisme, ici aussi en Europe. », il a donné une autre dimension au rôle de la solidarité « L'enjeu pour les militants de la solidarité est d'étudier notre processus mais aussi les penseurs du socialisme pour bâtir aussi en Europe un processus de construction du socialisme du XXI° siècle, il ne doit pas se construire dans un seul pays», et a tenu à évoquer notre situation politique après le scrutin européen « Le mouvement révolutionnaire européen à besoin de victoires, c'est la seule façon de contrer la montée de l'extrême droite ici. »

Le premier débat au programme portait sur l'appréciation de l'effet de la crise du capitalisme sur le processus vénézuelien et sur la solidarité. Le contexte de crise est apparu, pour la plupart des participants, comme une opportunité et une responsabilité pour que le processus vénézuelien incarne une résistance crédible et donne de l'espoir à tous ceux à qui les capitalistes veulent faire payer la crise.


Le fait que le gouvernement vénézuelien aille à l'inverse des politiques de la plupart des pays européens (aucune diminution des acquis sociaux, augmentation des salaires, nationalisation sous contrôle des salariés d'entreprises et de banques, chasse à la corruption) montre bien que la crise n'est pas une fatalité à condition de rompre réellement avec les mesures libérales portées par la droite et la social démocratie. Le rôle de la solidarité est de faire connaitre cette situation le plus largement dans les milieux progressistes politiques ou sociaux de chaque pays.


Chacun des groupes présents a pu participer à l'élaboration de la déclaration finale de l'évènement qui a dégagé des axes forts pour notre structuration (ce document paraîtra autour du 11 juillet) voici ces grands axes:
- Importance de la formation politique des acteurs de la solidarités en Europe (plan de formation en cours d'élaboration)
- Construction d'un discours de solidarité adapté au niveau culturel et politique de chacune de nos populations. (nos déclarations doivent laisser apparaître des nuances et les critiques constructives au processus pour toucher le plus largement des publics très réticents à la propagande pure.)
- Indépendance des comités de solidarité par rapport aux ambassades.
- Construction de réseaux de solidarités avec une plateforme large anticapitaliste dans chaque pays. (pour mobiliser le maximum d'organisation dans un processus de transformation sociale)
- Augmenter l'efficacité des expériences de voyages solidaires au Venezuela. (travailler avec les organismes gouvernementaux adaptés comme le Centro Internacional Miranda -CIM- ou le centre de formation Jorge Rodriguez)



Le succès de cette réunion est aussi largement due au travail des membres du centre IIRE qui accueillaient l'évènement, non seulement par la qualité du lieu et de l'organisation mais aussi et surtout parce que ce centre d'étude est impliqué dans la réflexion sur les processus politiques latino américains et notamment venezuelien par le biais de chercheurs comme Mickael Lowie ou Eric Toussaint. Il a été fondé par Ernest Mandel, un théoricien très connu en Amérique Latine.



Un des enseignements importants de cet évènement est l'apparition de comités dans les ex-pays de l'est, dans un contexte pourtant difficile pour parler du "socialisme", ceci est révélateur du fait que l'attente d'un socialisme du XXI° siècle démocratique, écologiste, féministe et révolutionnaire peut engendrer des processus totalement différents du socialisme autoritaire, impérialiste et productiviste du XX° siècle.



Cette rencontre montre que la diplomatie des peuples, c'est à dire la diplomatie de ceux qui veulent changer cette société en crise est vivace et génératrice d'espoir.


Julien Terrié (Cercle Venezuela Toulouse http://cercle-venezuela.blogspot.com/) et Fréderic Pargamin (Cercle Bolivarien de Paris http://cbparis.over-blog.com/) - délégués français à la rencontre européenne de solidarité avec le Venezuela d'Amsterdam 2009.


*(R.U., Rep tchèque, turquie, Venezuela, France, Russie, Bulgarie, Irlande, Suisse, Suède, Norvège, Etat espagnol, Portugal, Roumanie, Hollande, Belgique, Finlande, Grèce, Pologne, Allemagne, Italie, Autriche, Danemark)

Rencontre Européenne de Solidarité avec le Venezuela



97 délégués venant de 24 pays étaient réunis le 19, 20 et 21 juin 2009 à la troisième rencontre européenne de solidarité avec le Vénézuela à Amsterdam.
Un vrai exemple de diplomatie des peuples...

Un an après sa nationalisation, la nouvelle SIDOR explore les chemins de la participation

En mai 2008, après 15 mois de lutte, Hugo Chavez annonce la nationalisation de SIDOR, principale aciérie du pays, appartenant au groupe argentin Techint. Un an après, retour sur les changements et les attentes des travailleurs.

15h. William Farias, électricien de maintenance, pointe pour prendre son tour à SIDOR, entreprise qui applique les 3 huit. Casque sur la tête, masque anti-poussière, lunettes, casque anti-bruit, chaussures de sécurité, autant de protections qui semblent pourtant bien dérisoires au regard de la dureté du travail au sein de cette immense usine qui s'étend sur plus de 900 hectares et qui produit 4 millions de tonnes d'acier par an. «Après 20 ans ici, je ne m'y suis toujours pas habitué», confie-t-il. José Eduardo Pinto, 52 ans, 25 d'ancienneté confirme «j'arrive toujours au travail avec la peur au ventre».

Puerto Ordaz, où est située l'entreprise, est une ville où la température dépasse quotidiennement les 30 degrés. A SIDOR, le thermomètre flirte plus généralement avec les 40. A cela viennent s'ajouter le fracas assourdissant des machines et la poussière de métal en suspension qui s'infiltre dans tous les pores de la peau et scie les chairs à chaque mouvement. Armés de protections supplémentaires, certains ouvriers travaillent face aux fours où le métal en fusion atteint les 1500 degrés. Andrés, aujourd'hui technicien, en garde encore les séquelles sur ses mains brûlées par l'explosion d'un four, à l'époque où il était opérateur.

De profonds changements

Pourtant, malgré la pénibilité du travail quotidien, ils sont nombreux à exprimer leur fierté d'appartenir à cette usine, sentiment d'autant plus grand aujourd'hui que l'entreprise a été renationalisée. Une nationalisation qu'ils ont arraché il y a un an de haute lutte. Ce retour dans le giron de l'Etat leur a apporté un certain nombre de bénéfices immédiats. «Les bénéfices des travailleurs se sont améliorés de 200%. Avant nous étions marginalisés, humiliés, sacrifiés par une multinationale qui nous volait notre vie, qui nous volait tout», commente José Eduardo.

En effet, l'ancienne direction était uniquement préoccupée par les questions de production et de productivité, au détriment des hommes et des machines. Aujourd'hui tous soulignent le changement profond d'ambiance qui ouvre une large place au dialogue et qui permet de prévenir les problèmes techniques ou les conflits humains avant qu'il n'éclatent. Sirio Velasquez, chef de bureau aux Ressources Humaines, précise d'ailleurs qu'à l'époque, vu les conditions de travail, «il y avait une grande rotation des effectifs. Actuellement il existe une volonté d'adapter les postes à l'âge, l'expérience et les capacités de chaque travailleur». De fait, de nombreuses d'entreprises privées ont décidé de ne plus travailler avec SIDOR après la nationalisation. «Les entreprises sous-traitantes sont passées de 630 à environ 300. Beaucoup ne voulaient pas travailler avec l'Etat, d'autres n'ont pas voulu s'adapter au nouveau cahier des charges».

Mais les conditions de travail n'ont pas été les seules à évoluer. Les salaires ont eux aussi connu un changement significatif. Sirio indique qu'un ouvrier non qualifié débutant touchait sous Techint 800 bolivars (l'équivalent de 270 euros), soit le salaire minimum. Aujourd'hui, ce même ouvrier gagne 2600 bolivars (soit 870 euros). Et un ouvrier d'exhiber fièrement sa fiche de paie qui affiche, après vingt ans d'ancienneté, un salaire de 5800 bolivars (1900 euros). La nationalisation obtenue prend d'un coup un aspect plus concret.

Les sous-traitants ont pu eux aussi vérifier les avantages de la nationalisation. Être travailleur titulaire ne relève pas que du symbolique, de nombreuses disparités existaient par rapport à leurs collègues, même si elles disparaissent progressivement. Il y a bien sûr la question des salaires mais d'autres discriminations existaient sous la gestion privée. Les sous-traitants n'avaient par exemple pas accès aux réfectoires, les obligeant à manger à l'extérieur ou dans les ateliers sans aucune norme d'hygiène. Il leur était également interdit d'utiliser les bus menant les travailleurs à l'usine, située pourtant à plusieurs kilomètres de la ville. Autant d'éléments qui montrent l'importance d'être titulaire chez SIDOR.

D'autres types d'attente se font jour

Ainsi, 1300 sous-traitants sont passés en CDI, portant le nombre de «sidoristes» à 6200, ceci en application d'une clause de la convention collective négociée entre 2006 et 2008 par le syndicat et Techint, établissant les conditions de titularisation des personnels.

Toutefois, il existe des laissés pour compte de ce processus d'intégration. Giovanni Ford, technicien sous-traitant travaillant à SIDOR depuis 1996, fait partie de ceux-là. Pour lui, «aucune étude sérieuse n'a été menée pour savoir qui devait être intégré. L'établissement des listes s'est fait de manière aléatoire et la convention collective a été mal appliquée». De fait, les choix d'intégration de la nouvelle direction de SIDOR révèlent un certain nombre d'incohérences, puisque des sous-traitants se sont vu refuser la titularisation malgré une ancienneté bien supérieure à d'autres.

Au-delà de ce problème, c'est bien le fait que la nouvelle direction, comme l'ancienne, prenne des décisions de manière unilatérale, qui est montré du doigt. César Olarte, contremaître, comprend bien que cette année écoulée était avant tout une année de transition, mais il entend bien que la nouvelle direction laisse de l'espace aux ouvriers dans le contrôle de l'usine.

Contrôle ouvrier, le mot est lâché. Beaucoup d'entre eux en parlent sans en avoir toujours une définition bien précise. Tous sont toutefois d'accord pour dire qu'après la nationalisation, il est important que les travailleurs prennent le contrôle de l'usine, de leur usine. Pour William, les premières tables rondes qui ont eu lieu entre d'un côté les travailleurs de SIDOR et de l'autre, Maria Cristina Iglesias, ministre du Travail, et Jorge Giordani, ministre de la Planification, sont essentielles. Elles marquent l'importance de l'écoute du gouvernement. «Elles doivent permettre de réfléchir à une production de l'acier non pas à l'échelle de la seule SIDOR mais bien à l'échelle de la région de Guayana (sud-est du pays). La production devrait ainsi passer de 4 à 15 millions de tonnes par an, en concertation avec les ouvriers qui décident combien et comment produire», indique William.

César note que les ouvriers ne doivent pas simplement appliquer un plan de production qui serait décidé par la direction ou l'Etat, mais participer à l'élaboration même de ce plan. «Même le budget doit faire l'objet d'un vote en assemblée ouvrière» argue-t-il, avant de préciser : «Quelles machines doit-on acheter ? Quelles doit-on réparer ? Pourquoi ?... Tous les budgets, tous les comptes doivent être transparents pour permettre à chacun de participer à la conduite de son usine». C'est aussi ce qui vient en premier à la bouche de José Eduardo quand il parle de contrôle ouvrier. Il veut «savoir combien est dépensé, combien est investi, de combien sont les bénéfices». Et à ceux qui pensent que les ouvriers ne sont pas prêts à assumer le contrôle de leur usine, il se plaît à rappeler qu'il y a un peu plus d'un an, ce sont les mêmes qui ne croyaient pas possible une nouvelle nationalisation de SIDOR.

De ce point de vue là, on ne peut que concéder que les derniers évènements semblent lui donner entièrement raison. En effet, le 21 mai dernier, Hugo Chavez lors d'une rencontre avec les travailleurs de Guayana, annonce de nouvelles nationalisations avant d'évoquer la question du contrôle ouvrier.

Tirer les leçons de SIDOR pour les nationalisations futures

Concrètement, lors de cet atelier Hugo Chavez mentionne la possibilité pour les ouvriers d'élire leur propre direction, en concertation avec lui. «Je suis d'accord pour qu'on commence à élaborer une loi afin de réguler cela. Je suis prêts à ce que, ensemble, avec votre participation et celle du Président de la République, nous choisissions le gérant de l'entreprise», annonce-t-il alors aux travailleurs en précisant qu'il s'agit maintenant de «dessiner de nouveaux modèles afin de commencer la transition».

Mais un autre pas important est également franchi ce jour-là: la nationalisation des quatre entreprises du secteur briquetier (produisant des briquettes de minerai de fer ), ainsi que de deux autres usines complémentaires.

Parmi les quatre briqueteries figure l'entreprise Materiales Siderúrgicos (Matesi), que Techint avait acheté pour 120 millions de dollars en 2004 dans le but de contribuer, à long terme, à augmenter la production de SIDOR. Au moment de la nationalisation de cette dernière, les travailleurs de Matesi discutaient eux-aussi une convention collective. A peine trois mois après l'approbation de cette convention, l'entreprise privée décida de casser son engagement et de réduire le salaire des travailleurs de 45%, argumentant l'imminence de la crise mondiale.

«Cette attaque de l'entreprise sur les salaires agît comme un détonateur et mit en évidence le degré d'exploitation exercé par la multinationale. Cela nous a également renforcé dans notre travail politico-stratégique», commente Daniel Rodríguez, secrétaire général du syndicat de Matesi et membre du collectif Marea Socialista. Pour lui, l'exemple de SIDOR est essentiel dans la lutte engagée par les entreprises voisines. Et le contrôle ouvrier s'impose comme une nécessité dans quelque processus de nationalisation.

Aussi, quand le président Chavez parle d'un choix de direction partagé avec les ouvriers, Daniel acquiesce. Toutefois il précise «qu'avant de chercher à l'extérieur de l'entreprise des personnes sans doute compétentes mais ne connaissant pas les problématiques de l'usine, il peut être judicieux de voir les talents qui pourraient émerger en interne». Les travailleurs, sont de ce point de vue là, sans doute les mieux placés pour les connaître.

La nationalisation de SIDOR a également joué un rôle important dans la motivation des travailleurs des briqueteries pour mener leur combat. «SIDOR est pour nous une expérience à prendre en compte. Et même à un an de la nationalisation, je pense que les plus gros problèmes n'ont pas encore émergé ! C'est loin d'être facile parce qu'il s'agit de changer une structure capitaliste et d'aller vers un système socialiste», ajoute-t-il.

Daniel, William et leurs camarades ont des fois bien du mal à voir ce que pourrait être un système socialiste. Ils sont pourtant sûrs d'une chose, avec la nationalisation de SIDOR, la situation semble maintenant offrir d'autres perspectives, et pour une fois, ils font partie des acteurs principaux.


De Caracas,
Fernando Esteban et Sébastien Brulez
Prochain Numéro de Tout est à nous !

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SIDOR en quelques dates...


1953: Le gouvernement vénézuélien, alors sous la dictature de Marco Pérez Jiménez, prend la décision de construire une usine sidérurgique dans l'état de Bolivar (sud-est du pays). Est alors créé le Bureau des Études Spéciales de la Présidence de la République, a qui est confié notamment le projet sidérurgique.

1964: Création de l'entreprise publique CVG Sidérurgie de l'Orénoque C.A. (SIDOR) qui prend en charge la direction de l'usine existante.

1997 : Privatisation de SIDOR par le président Rafael Caldera et son ministre de la Planification Teodoro Petkoff. L'usine est vendue au groupe argentin Techint. Le nombre de travailleurs en CDI passe en quelques temps de 15 000 à 5 000.

9 avril 2008 : Hugo Chavez annonce la nationalisation de SIDOR. La décision est prise parce que le groupe Techint refusait d’améliorer les conditions de travail des salariés lors de la négociation d'un nouveau contrat collectif. Les travailleurs luttaient depuis plus d’un an en demandant l’amélioration de leurs salaires, de leur niveau de retraites, ainsi que l’intégration des 9 000 salariés sous-traitants.

12 juillet 2008 : Le gouvernement vénézuélien prend le contrôle complet de la Sidérurgie de l’Orénoque (SIDOR), qui à partir de ce jour s’appellera «Sidérurgie de l’Orénoque Alfredo Maneiro», en l’honneur du dirigeant politique communiste et rebelle vénézuélien mort en 1982.

2 mai 2009: Le Venezuela rachète officiellement SIDOR pour 1,97 milliard de dollars.

21 mai 2009: Lors d'une rencontre avec les travailleurs des entreprises de base, le président Chavez annonce la nationalisation des 4 usines du secteur briquetier (produisant des briquettes de minerai de fer et des plaques de fer). De cette façon, le cycle de production de l'acier passe entièrement sous contrôle de l'Etat, depuis les mines de fer jusqu'à la sidérurgie.

Interview d'Eva Golinger à Toulouse

La délinquance aura-t-elle la peau de la "Révolution bolivarienne"?

Alors que ces dix dernières années la pauvreté a diminué d'un tiers au Venezuela, la courbe de la violence y a suivi une trajectoire inverse. Sur la même période, le nombre d'homicides est passé de près de 6000 à plus de 13 000 par an. Balbutiant sur le sujet durant une bonne partie de sa gestion, le gouvernement d'Hugo Chávez semble désormais décidé à prendre le problème à bras-le-corps. Car la simple amélioration des conditions sociales ne suffit apparemment pas à faire chuter le crime.


"Pas un mort de plus dans le 23 de Enero". (Photo: Seb)

Pastor est chauffeur de taxi à Caracas. Il travaille la nuit pour éviter les embouteillages à l'entrée et à la sortie de la capitale. "Comme je vis un peu en dehors, je devrais me lever tous les jours à 4 h du matin pour pouvoir arriver à une heure décente dans le centre", commente-t-il. Mais la nuit le travail est plus risqué, alors il fonctionne presque exclusivement avec des clients connus: "Ils me passent un coup de fil et je vais les chercher là où ils sont. C'est plus sûr pour moi et aussi pour eux, on ne sait jamais sur qui on peut tomber".

Malgré sa prudence, Pastor a été victime d'un braquage il y a quelques mois, en conduisant un client dans un barrio (quartier défavorisé). "Deux motards nous ont braqué avec leur arme. Je n'ai pas résisté, j'ai préféré qu'ils partent avec la voiture et sortir de là vivant". L'incident en restera là et Pastor retrouvera même son véhicule quelques jours plus tard. Mais les histoires de vols à main armée ne se terminent pas toujours aussi bien. Entre 1999 et 2008, près de 22 000 personnes sont tombées sous les balles de la délinquance, rien qu'à Caracas (2 millions d'habitants). Au niveau national, un document du Corps d'investigations scientifiques, pénales et criminelles (CICPC), divulgué récemment dans la presse, avance le chiffre de 101 141 homicides en dix ans (pour 28 millions d'habitants).

Selon le rapport 2007 des Nations Unies sur l'état des villes dans le monde, l'augmentation de la violence est un phénomène global et est surtout notoire dans les pays en voie de développement qui connaissent une forte croissance urbaine. Avec une population concentrée à 93% dans les villes, le Venezuela dépasse largement la moyenne régionale qui tourne autour de 79%. A titre d'exemple, au Brésil, depuis les années 1970, le taux d'homicides a triplé à Rio de Janeiro et quadruplé à São Paulo. A Caracas, en vingt ans il s'est pratiquement multiplié par dix.

L'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) signale qu'entre 1980 et 2002, le taux d'homicides au Brésil est passé de 11,4 à 28,4 pour 100 000 habitants. Le Venezuela a, lui, effectué un bon de 19,4 à 50,9 entre 1998 et 2003. A contario, le Salvador et la Colombie, jusqu'ici les plus violents du continent, ont amorcé une baisse de cette morbidité (respectivement de 62,5 à 54,9 et de 64 à 38).

Gauche sans solutions?

Alors qu'Hugo Chávez entame sa onzième année à la tête du gouvernement, l'opposition n'hésite pas à faire le parallèle entre l'augmentation de la violence et la gestion du président. "Dites 'non' à l'insécurité, votez 'non'!", était l'un des slogans utilisés pendant la campagne du référendum constitutionnel remporté en février dernier par le camp bolivarien. Mais si les résultats des derniers scrutins montrent toujours un soutien majoritaire au gouvernement, les élections régionales de novembre 2008 ont laissé apparaître un certain mécontentement dans les zones les plus peuplées. Sur les sept Etats perdus lors de ce scrutin, quatre figurent parmi les plus violents du pays (le district de Caracas et les Etats de Carabobo, Zulia et Miranda). Et d'après le dernier sondage de l'Institut vénézuélien d'analyse de données (IVAD), l'insécurité constitue la première préoccupation pour sept Vénézuéliens sur dix.

Selon le criminologue Andrés Antillano, la délinquance pose un réel problème aux gouvernements progressistes d'Amérique latine: "Il n'y a pas de discours de gauche consistant sur le sujet. L'agenda de l'insécurité est un agenda colonisé par la droite, dans la plupart des pays". Professeur à l'Institut des sciences pénales de l'Université centrale du Venezuela (UCV), M. Antillano considère que les progressistes se limitent à concevoir le problème sous forme de mythes. "Le premier est le mythe de la négation: il n'y a pas d'insécurité, c'est une invention des médias, c'est une façon de criminaliser le peuple, etc. Cela a été la position de ce gouvernement durant une certaine époque".

Pauvres et victimes

Un autre mythe est celui qu'il qualifie de "fonctionnalisme de gauche" et qui revient à penser que "simplement" en améliorant les conditions de vie et l'inclusion sociale, on peut faire baisser les chiffres de l'insécurité. "La réalité du Venezuela démontre que cela n'est pas vrai, qu'il n'y a pas de relation mécanique. Il y a en plus un effet paradoxal, car non seulement les politiques d'inclusion sociale n'entraînent pas une diminution de l'insécurité, mais en plus l'insécurité elle-même augmente l'exclusion sociale", commente-t-il.

Au Venezuela, le taux de chômage est passé de 10,3% en 1995 à 7,4% en 2008. La pauvreté est quant à elle passée de 49,4% de la population en 1999, à 28,5% en 2007. Mais le segment de la population le plus touché par la violence demeure le secteur le plus marginalisé par rapport au reste de la société. Dans son rapport de l'année 2008, l'ONG locale PROVEA définit la victime-type de cette façon: "Des hommes jeunes, habitants de localités socioéconomiquement déprimées des grands centres urbains du pays".

Policiers délinquants

Mais si le nombre d'homicides a effectivement augmenté ces dix dernières années, l'insécurité apparaît cependant comme un problème structurel puisant aussi ses racines dans les politiques publiques des décennies passées. En particulier au niveau des forces de l'ordre régulièrement accusées d'inefficacité voire de complicité.

Dans les barrios, les policiers ne sont pas vraiment perçus comme la solution au problème, mais plutôt comme des auteurs potentiels de graves délits, tels qu'enlèvements, extorsions, vols ou trafics de drogue. "Les flics ici revendent la drogue qu'ils confisquent aux trafiquants, ou leur font payer une vacuna (rançon) pour fermer les yeux. Certains agents vont même jusqu'à louer leur arme aux délinquants", témoigne Francisco, habitant du quartier populaire de La Vega, à Caracas.

Selon le ministre de l'Intérieur et Justice, Tareck El Aissami, 20% des délits commis dans le pays sont perpétrés par ces mêmes fonctionnaires. Il faut dire que la multiplicité des corps de police ne facilite pas la tâche ni le contrôle sur les effectifs. Au Venezuela il existe 25 polices départementales et 67 municipales. A cela viennent s'ajouter le CICPC, les autorités de transport et circulation (qui ne portent pas d'arme), ainsi que la Garde nationale et les Forces armées. Et il aura fallu attendre 2001 pour que soit approuvé le décret de "coordination de sécurité citoyenne", qui a pour tâche de relier entre eux les différents organismes de maintien de l'ordre.

Un second pas, en avril 2006, a été la création d'une Commission nationale de réforme policière (Conarepol). Qui a fait le même constat qu'une précédente commission en 1991: le Venezuela paie "l'inexistence d'une politique nationale en matière de police, la carence de mécanismes de coordination policière, la superposition de fonctions entre les différents corps de sécurité", etc.

Arsenal législatif

Le 18 mars dernier, le gouvernement a annoncé l'activation de "sept fronts contre la violence", avec la création d'un Conseil national de prévention et sécurité citoyenne, intégré par plusieurs ministères. Figurent aussi au menu la création d'un Système intégré de polices et le lancement d'une Université expérimentale de la sécurité, visant à améliorer le niveau de formation des fonctionnaires. A plus long terme, l'ambition est de réformer les polices départementales et municipales. Un sujet délicat dans ce pays si polarisé, où l'opposition s'accroche à quelques bastions locaux .

Plusieurs lois sont également en cours d'élaboration à l'Assemblée nationale. C'est le cas de l'amélioration du statut social et professionnel du policier et du durcissement des peines pour port d'armes.

"Pas besoin d'arme"

Toutes ces mesures se cantonnent pour l'instant à un cadre strictement législatif. Mais bien souvent, dans les quartiers, c'est le travail quotidien qui paie. Parce que, comme le fait remarquer Francisco, à La Vega comme ailleurs "il n'y pas vraiment de dynamique qui t'amène à autre chose" qu'à entrer dans une bande ou à porter un "flingue" pour obtenir la reconnaissance des autres.

Alors, avec quelques copains, il a choisi un autre combat, celui de sortir les plus jeunes de l'engrenage en les initiant à la culture contemporaine mais aussi à celle de leurs ancêtres. Ensemble ils ont créé une radio communautaire et une coopérative audiovisuelle grâce à laquelle ils forment les adolescents à l'initiation aux médias. Ils combinent cela avec la musique originaire des percussions, et le seul bruit qui résonne ici est celui des tambours. "Dans le quartier tout le monde nous respecte pour ce qu'on fait, même les délinquants, parce qu'ils savent que nous travaillons pour la culture, nous ne les considérons pas comme des ennemis et eux non plus. Ils ont aussi des enfants et quand ils voient qu'on travaille avec leurs gosses pour les sortir du cercle, ils nous sont reconnaissants. On n'a pas besoin de porter une arme pour se faire respecter".



La réponse populaire du 23 de Enero

Dans le quartier du 23 de Enero à Caracas, une construction pas comme les autres se plante au milieu des tours à appartements. Il s'agit du local de la Coordinadora Simón Bolívar (CSB), un ex-commissariat de police transformé en centre culturel. Cours de danse, accès gratuit à Internet et à l'alphabétisation informatique, radio communautaire, missions sociales: depuis 2005 l'endroit est devenu un lieu de rencontre et de participation. La CSB est née en 1993, bien avant le début de la "Révolution bolivarienne", dans ce quartier réputé pour son organisation et ses luttes sociales.

Juan Contreras, membre de la Coordinadora, se souvient que la naissance du collectif répondait alors au besoin de "construire un pouvoir local, ce qu'on appelle aujourd'hui le 'pouvoir populaire', et ce à partir de trois axes principaux: la récupération des espaces, la récupération des traditions et le sport". L'idée était, entre autres, de se rapproprier les espaces qui à un certain moment, à cause de l'absence de politiques publiques, étaient tombés aux mains de la délinquance. Aujourd'hui l'objectif n'a pas changé: "Notre but est aussi de tendre des ponts entre les gens afin qu'ils communiquent entre eux, et ce à travers la culture et le sport. Et nous y sommes parvenus, maintenant les gens participent".

La CSB organise des activités ludiques et culturelles dans le quartier afin que les jeunes occupent leur temps libre et ne tombent pas dans les filets des bandes et de la drogue. Mais qui dit organisation sociale dit aussi formation politique: "Chaque groupe, chaque collectif apporte son travail social, son travail politique, afin d'empêcher la délinquance et le trafic de drogue de s'installer dans le quartier. Il y a d'ailleurs eu des affrontements et des camarades ont été assassinés par les narcotrafiquants". Pour Juan et les autres, le fléau a aussi ses origines politiques: "Ici nous menons une lutte de longue date contre la drogue et la délinquance. Dès la fin des années 1970, l'Etat a commencé a mener une 'guerre sale' et à inonder le quartier de drogue afin de venir à bout des luttes sociales qui réclamaient la transformation de la société".

La semaine dernière, trois personnes du quartier ont été assassinées en pleine rue, vers minuit. Parmi les victimes, un militant impliqué depuis de nombreuses années dans les luttes sociales. A l'époque, il avait même participé à la Révolution sandiniste au Nicaragua. "La néfaste logique du capital ne fait pas que promouvoir la mercantilisation de la drogue, elle promeut aussi la mercantilisation de la mort", pouvait-on lire sur un tract distribué dans le 23 de Enero, lors d'une mobilisation de protestation contre cet assassinat.


Références consultées:

- "Enhancing Urban Safety and Security - Global Report on Human Settlements 2007", UN-Habitat, disponible sur www.unhabitat.org.

- Annuaire statistique 2008 de la CEPAL (Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes, organisme des Nations Unies), disponible sur www.cepal.org.

- "Situación de los derechos humanos en Venezuela - Informe anual 2008", PROVEA, disponible sur www.derechos.org.ve.

- "Salud en las Américas", OPS, 2007.

- "La consulta national sobre la reforma policial en Venezuela: Una propuesta para el diálogo y el consenso", Comisión Nacional para la Reforma Policial, Caracas 2007.

- "La policía venezolana, desarrollo institucional y perspectivas de reforma al inicio del tercer milenio", Tomo I, Comisión Nacional para la Reforma Policial, Caracas 2007.

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Selon l’Institut national de Statistiques (INE), en 2006 Caracas (District-capitale) comptait un peu plus de 2 millions d'habitants.



Article publié dans le quotidien suisse Le Courrier le 26 mai 2009.