Conférence Cercle Venezuela Toulouse

Pour l'été, pendant que nous sommes au Venezuela pour vous rapporter moultes articles, photos ,analyses, vous pouvez voir notre dernière conférence.

A très bientôt...


Dans le cadre des Rencontres et cinéma d'amérique Latine. Le Cercle Venezuela Toulouse a diffusé le film "Bruxelles-Caracas" à l'utopia de tournefeuille, ce fut l'occasion de répondre aux questions que se posent les toulousains férus de ciné latino.


Le Monde contre la renaissance du cinéma au Vénézuéla

Par Thierry Deronne
Caracas, 6 juillet 2007.

Caracas, juillet 2007. La chaîne commerciale RCTV revient sur le câble avec sa programmation habituelle. La “fermeture de la dernière télévision indépendante par Chavez” vaut donc ce que valait le “Salvador Allende ennemi de la liberté d’expression” de 1973. Le lecteur du Monde ne le saura jamais. Au Venezuela, en juillet 2007, l’opposition possède l’écrasante majorité des médias et le quotidien français n’est que le calque de ce monopole. Les “enquêtes” et les “preuves” du Monde sur la corruption de Chavez fleurissent depuis huit ans dans le moindre kiosque á journaux. Le dénigrement de la démocratie participative et la dénonciation de la “militarisation du régime” sont retransmis du matin au soir par des centaines de radios commerciales. L’exclusion par le Monde des trois quarts de la population reproduit le racisme de Globovision, Venevision, Televen, RCTV et autres chaînes qui occupent 80 % des ondes. Lire la suite...


Seule la classe ouvrière se bat pour la classe ouvrière.


Les salles de bain de luxe, lesquelles prouvent que leur qualité concurrence les marques les plus reconnues y compris au niveau international, ont été livrées le 5 juillet dernier pour célébrer l’indépendance du joug patronal.

ViVe, 08 juillet 2007

Aragua,

Comme preuve de l’effort et de l’investissement quotidien des travailleurs et travailleuses des sanitaires Maracay, en autogestion, depuis la récupération de l’entreprise, le 5 juillet dernier, pour célébrer leur propre indépendance et souveraineté sur le joug patronal, les ouvriers se sont récompensés en s’offrant des salles de bain de luxe.

Les salles de bain de luxe, qui comprennent lavabos, douches et urinoirs, et qui prouvent que leur qualité concurrence les marques les plus reconnues y compris au niveau international, ont été livrées par les travailleurs aux travailleurs eux-mêmes à la fin de la journée de travail du jour commémoratif.

José Villegas, membre du syndicat de l’entreprise, Sintraepiscea, a indiqué qu’ils s’autorisaient à prendre les salles de bain qu’ils ont faites eux-mêmes à travers le contrôle ouvrier, comme part du paiement des salaires qu’ils ont cessé de percevoir pendant des mois, « certains vont les laisser chez eux comme souvenir de cette lutte ».

Il a ajouté que c’est la première fois en 48 ans de fonctionnement de l’usine, que les travailleurs peuvent se permettre d’avoir une salle de bain de cette qualité, « avant pour te payer une salle de bain, autre que le premier prix, tu devais travailler 365 jours par an, dans perdre une journée... aujourd’hui avec ce contrôle ouvrier que nous vivons, nous les travailleurs avons la possibilité d’avoir une salle de bain de premier choix, de luxe comme nous l’avons toujours méritée ».

Endrid Chirinos a expliqué que la livraison des salles de bain était quelque chose qu’ils attendaient depuis longtemps, puisqu’elles « ont été faites avec notre propre sueur ».

De la même façon, Miguel Rangel, a ajouté en souriant « Jamais on ne nous avait donné une salle de bain comme ça, première fois de ma vie »

Pour Frank Fernandes, avec le contrôle ouvrier on a démontré que les travailleurs, lorsqu’ils s’organisent, atteignent leurs buts, dans ce cas le leur a été, comme récompense de leur résistance, la livraison de salles de bain, « qui dans la rue passent à plus de un million de bolivars ».

« Avec ça, on démontre que sous contrôle ouvrier nous sommes capables de relancer cette entreprise », a-t-il affirmé.

Selon Carlos Tabares "aujurd’hui nous pouvons nous offrir le luxe qu’auparavant on ne pouvait pas se permettre, avoir une salle de bain qui soit le fruit de nos efforts et du travail de tous et de chacun des travailleurs de l’entreprise". Pour sa part, Pedro Viva dit "Seule la classe ouvrière se bat pour la classe ouvrière".

Pour conclure, Frank Fernandez a enjoint les travailleurs vénézuéliens qui sont dans la même situation à "maintenir la résistance et à ne pas abandonner la lutte". Lo que nosotros hacemos es un ejemplo a seguir. Manténganse en pie de lucha como los obreros de Sanitarios Maracay, esta es una demostración de que con la unidad se logran todos los objetivos”.

Ce que nous faisons est un exemple à suivre. Restez debout dans la lutte comme les ouvriers des sanitaires Maracay, c’est une démonstration de ce que tous les objectifs peuvent être atteints, lorsqu’on est unis".

L’entreprise Sanitaire Maracay, située à Aragua, a été récupérée par les travailleurs depuis le 14 novembre 2006, fonctionnant ainsi, sous contrôle ouvrier, depuis plus de 7 mois. Les travailleurs réclament l’expropriation et l’étatisation de l’entreprise à travers une cogetsion, pour produire des matérieux de bain pour les projets de construction de logement proposés par le Président Chavez.

Traduction : Mathilde Gauvain
Le président Hugo Chavez a annoncé mardi que son gouvernement nationaliserait les cliniques et hôpitaux privés du Venezuela si ces établissements ne réduisaient pas les prix de leurs prestations de santé.

«Si les propriétaires des cliniques privées ne veulent pas obéir à la loi, alors les cliniques privées seront nationalisées», a déclaré le président vénézuélien lors d'un discours à la télévision.

«Elles intégreront le système public de santé». Le Venezuela possède un système de santé à deux vitesses dans lequel les patients les plus aisés bénéficient de soins plus rapides et plus efficaces dans les établissements privés.

«C'est le mal du capitalisme», a déclaré Hugo Chavez à propos du prix des soins dans les cliniques privées. «Nous devons réguler cela de manière progressive, en transformant le marché sauvage capitaliste en un marché de la solidarité». Le président vénézuélien a déjà renforcé le système public de santé, en décidant la construction de nouveaux hôpitaux et l'amélioration de leur matériel. Mais les établissements publics manquent toutefois encore des fournitures de bases et de personnel.

La nationalisation des cliniques privées s'inscrirait dans la politique de mise en place d'une «république socialiste» au Venezuela menée par Hugo Chavez depuis sa réélection pour six ans. Il a déjà nationalisé des secteurs clés de l'économie du pays, tels que l'industrie du pétrole, ainsi que les secteurs des télécommunications et de l'électricité.

Globovisión ou l’incitation à l’insurrection

Par Salim Lamrani

La chaîne de télévision privée vénézuélienne Globovisión, opposée au gouvernement démocratique d’Hugo Chávez, est gravement impliquée dans une tentative de déstabilisation de la société. Profitant du non renouvellement de la concession de la chaîne RCTV le 27 mai 2007, Globovisión a lancé des appels implicites à l’insurrection qui ont débouché sur des actes de violence relativement graves dans les rues de Caracas. La chaîne, qui avait déjà activement participé au coup d’Etat du 11 avril 2002, incite désormais la population à la sédition1.

Les protestations étudiantes qui ont suivi l’affaire RCTV ont été promues par les présentateurs de Globvisión. Le journaliste du Canal 8, Ernesto Villegas, a souligné que les programmes de la chaîne incriminée n’ont pas constitué « une couverture » des évènements mais « une convocation » à manifester. Globovisión a en effet fermement condamné la décision, pourtant légale et légitime, prise par les autorités vénézuéliennes et l’a présentée comme étant une violation de la liberté d’expression2.

Plus grave encore, Globovisión s’est rendue coupable d’incitation à l’assassinat du président Chávez en manipulant des images et en lançant des messages subliminaux. Lors de la diffusion du programme Aló, Ciudadano, où une interview de Marcel Granier, directeur de RCTV, était diffusée, la chaîne a montré simultanément les images de l’attentat contre le Pape Jean-Paul II survenu en mai 1981. Le fond musical qui accompagnait ces images était une chanson de Ruben Blades intitulé « Ce n’est pas fini » (« Esto no termina aquí »)3.

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Le défi du « socialisme du XXIe siècle »

Par Stuart Pipper

Il existe une tension au cœur de la révolution bolivarienne du Venezuela. Bien que présente depuis plusieurs années, elle n’est apparue sur le devant de la scène qu’au cours des derniers mois, depuis la réélection présidentielle d’Hugo Chavez en décembre 2006, son annonce des « cinq moteurs » [1] pour propulser le pays vers le « socialisme du XXIe siècle », et son appel pour un nouveau parti, le Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV), afin d’organiser cette transition. C’est la tension entre les réalisations anti-néolibérales et anti-impérialistes de la révolution - qui sont indéniables - et sa promesse socialiste - qui n’est précisément encore rien d’autre qu’une promesse.

C’est bien sûr la profondeur des réformes structurelles du Venezuela - sa rupture souvent bruyante mais non moins réelle avec les priorités marchandes du Consensus de Washington - qui a fait du processus une référence pour le mouvement altermondialiste et la gauche internationale. C’est d’abord cette attitude anti-néolibérale consistante qui a motivé le bon accueil fait à Hugo Chavez au Forum social mondial de Porto Alegre en 2005, avant même qu’il ne prenne le moindre engagement en faveur du socialisme.

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