TENAZA : OPÉRATION DE LA CIA AU VENEZUELA

Tout d'abord, explication de la photo: "La nuit passée, CNN en espagnol a montré cette image, avec affiché au bas "Who killed him ?" par "accident". L'image du président Chavez avec cette inscription au sujet de son meurtre, que certains pourraient dire être une incitation subliminale à son assassinat, était une "erreur de production" de CNN espagnol [...] " Ensuite ils parlent de l'opération "TENAILLES" (PLIERS en anglais, TENEZA en espagnol).Ca explique malheuresement pourquoi Le Monde, Libération, Le Figaro et toute la clique ne font que détruire Chavez, et que dans de récents articles, ils disent que le non l'emporterait, ce qui est totalement faux.Source : http://gaiapolis@no-log.org
A lire absolument !!!!!!


Un MÉMO de la CIA révèle les dessous des activités menées au Venezuela par les forces d'opposition internes et externes pour contrer le référendum sur la réforme constitutionnelle, prévu pour le 2 décembre 2007, et pour renverser le gouvernement élu du Président Hugo Chavez. Ce MÉMO, rédigé le 20 novembre 2007, par le responsable de la CIA à l'ambassade des États-Unis au Venezuela, Michael Middleton Steere, a pour destinataire le Directeur général de l'Agence à Washington, Michael Hayden. Bien que hautement confidentiel, ce MEMO s'est retrouvé entre les mains de personnes qui ont jugé bon d'en faire la diffusion la plus large possible.(http://www.aporrea. org/tiburon/ n105390.html )




L'auteur de la note fait le point sur l'OPÉRATION TENAZA et aborde les dernières étapes à franchir pour atteindre les objectifs visés.




D'ABORD IL RELÈVE LES CONSTATS




1. La tendance des intentions de vote se maintient. Selon les derniers sondages réalisés tant à l'interne qu'à l'externe, le OUI a l'avantage de 10 à 13 points (57% OUI, 44% NON).




2. Les analyses confirment que cette tendance est irréversible à court terme, c'est-à-dire qu'elle ne peut être modifiée de façon significative d'ici le référendum du 2 décembre.




3. La campagne publicitaire promue conformément au Plan ainsi que les désertions du camp gouvernemental de certains hauts dirigeants (Podemos-Baduel, par exemple) ont fait perdre à Chavez 6 points par rapport à son pourcentage initial. Ceci dit, de telles tendances ont atteint leur plancher.




4. Il faut s'en tenir au PLAN TENAZA pour lequel divers scénarios peuvent être envisagés.




LES SCÉNARIOS




1. Empêcher le Référendum ou, à défaut d'y parvenir, en méconnaître les résultats.Selon l'auteur, il faut continuer à renforcer les activités qui visent à empêcher la tenue du référendum tout en préparant en même temps les conditions pour en contester les résultats. Sur ce dernier point, il est important de créer dans l'opinion publique le fait que le NON est en nette avance sur le OUI et qu'il est assuré de la victoire. C'est en ce sens qu'il faut continuer à travailler avec les maisons de sondage contractées par la CIA.




2. Il faut discréditer autant faire se peut le Conseil national électoral (CNE) de manière à créer dans l'opinion publique la sensation de fraude.En ce sens, il faut semer le doute sur l'inconsistance du registre électoral permanent et la non fiabilité des équipements mis en place pour le vote. Des contacts avec une équipe d'experts universitaires permet de compter sur leur prestige académique, pour donner de la crédibilité à la fraude par la manipulation des données de la part du CNE entre autres aumoyen d'encre spéciale et en intervenant dans le maniement des machines de votation.




3. Il faut engorger le plus possible les bureaux de votation en encourageant les militants du NON à voter puis à rester sur place : VOTE ET RESTE.Cette action produira une implosion qui permettra l'exécution de la directive prévue dans l'Opération Tenaza.




4. Il faut commencer à donner de l'information sur les résultats du vote dans les premières heures de l'après-midi, utilisant les sondages préliminaires déjà disponibles.Telle que planifiée, cette opération requière une coordination avec les médias de communication au niveau international.




5. L'implantation sur le territoire national de groupes de protestation préparant au soulèvement d'une partie substantielle de la populationLa conduite de ces scénarios n'est pas sans comporter des risques politiques, d'autant plus que les groupes participants ne sont pas tous unanimes sur les actions proposées. Primero justicia et Nuevo tiempo ne partagent pas la stratégie présentée par la CIA alors que Comando national de la résistance et Action démocratique participent à toutes les étapes.




LES TÂCHES IMMÉDIATES DE LA PHASE FINALE




L'empêchement du référendum, la dénonciation d'une fraude électorale et les manifestations de rues devront compter sur des initiatives ponctuelles pour assurer le succès de l'opération. Le MEMO en fait une liste que nous pourrions résumer ainsi :




1. Un effort diplomatique soutenu pour isoler toujours plus Chavez sur la scène internationale.




2. Travailler à l'unité des forces de l'opposition et chercher des alliances entre ceux qui vont s'abstenir de voter et ceux qui vont voter NON.




3. Augmenter la pression par des manifestations de rue dans les jours précédant le référendum.




4. Soutenir avec insistance la propagande contre le régime.




5. Exécuter les actions militaires d'appui aux mobilisations et aux actions d'occupation.




6. Mettre en place les dispositifs opérationnels des forces installées à proximité du territoirevénézuélien ;




7. Assurer l'appui des équipes externes en provenance du «pays vert et bleu, est coordonné ;




8. L'action maritime de « bleu » est prévue et les frontières avec « vert » aux endroits déterminés sont libres de passage.




LISTE DES TÂCHES DÉJÀ RÉALISÉES




A) Des rencontres avec des étudiants, des professeurs et recteurs d'universités privées ont permis d'en arriver à un accord pour qu'ils s'incorporent organiquement aux initiatives de la CIA avec pour objectif l'expulsion de Chavez. Le groupe Bandera roja a été l'un de ceux qui aappuyé le plus l'action directe de rue contre les institutions : CNE, LE TRIBUNAL SUPRÊME DE JUSTICE et LE PALAIS MIRAFLORES.




B) Un des objectifs de l'Opération Tenaza est de contrôler, dans un lap de temps de 72 à 120 et avec l'appui massif des citoyens mécontents, une partie du territoire ou des institutions de manière à permettre l'intervention militaire et sa proclamation d'autorité. L'auteur précise que tous les secteurs ne participent pas à cette opération. Il est donc nécessaire de travailler à forger une plus grande unité. La découverte d'un commando et de l'arsenal militaire à leur disposition en a ébranlé plusieurs.




C) Les meilleurs succès ont été obtenus dans le secteur de la propagande et des opérations psychologiques prévues au Plan en cours. Les apports des réseaux privés nationaux, de la Société interaméricaine de presse (SIP) et des agences internationales ont été déterminants. Enfin il importe de préciser, dit l'auteur du MEMO, que des 8 M$ qui ont été transférées, il n'en reste que très peu, la grande partie ayant été utilisée pour la propagande, la publicité et pour quelques unes des organisations de couverture.




Oscar fortin Québec, le 28 novembre 2007

Radio Venezuela en Vivo : Vivez en direct le referendum populaire sur la Reforme Constitutionnelle au Venezuela


Qu'est-ce que Radio Venezuela en Vivo ?

Radio Venezuela en Vivo est une radio qui émet par Internet. Elle a été créée à l'initiative d'un groupe d'internationalistes basés à Caracas et dans les grandes villes du Venezuela, dans le but d'offrir une information objective continue sur la situation réelle du Venezuela pendant la période du Référendum sur la Réforme Constitutionnelle. Radio Venezuela en Vivo émettra principalement en français et en anglais, s'enrichissant aussi d'émissions en arabe et en portugais.

Pourquoi lancer Radio Venezuela en Vivo ?

En tant qu'observateurs internationaux du processus démocratique en cours au Venezuela, les membres de Radio Venezuela en Vivo, ont pu voir comment ces derniers temps les mensonges médiatiques sur la situation que nous vivons tous les jours ont pu s'intensifier dans les media internationaux. Pour tenter de contrer une situation de Coup d'Etat médiatique, comme ce fut le cas en Avril 2002, Radio Venezuela en Vivo informera la communauté internationale 24h/24h des évènements qui entourent le référendum sur la Réforme constitutionnelle.

Où et Comment écouter Radio Venezuela en Vivo ?

Sur Internet, en cliquant sur l'icône radio : http://radiovenezuelaenvivo.blogspot.com/
La publication de notre programmation vous permettra de sélectionner les horaires correspondants à la langue de votre choix.

Quand écouter Radio Venezuela en Vivo ?

Nous commencerons à émettre dans la journée du jeudi 29 novembre 2007. Nous proposerons divers programmes d'analyses et de reportages de la part des présentateurs et des correspondants que nous comptons dans tout le Venezuela. A partir du samedi 1 décembre, nous proposerons un suivi continu 24h/24h de la situation réelle au Venezuela.

Pouvons nous participer à Radio Venezuela en Vivo ?

Oui. Le forum que nous installerons sur le site Internet vous permettra de dialoguer avec nos présentateurs et de leur poser vos questions. De plus, si vous êtes observateurs des élections à l'ambassade du Venezuela dans votre pays, faites le nous savoir, nous vous appellerons. Votre témoignage est précieux. Si vous êtes animateurs d'une radio, n'hésitez pas à réutiliser nos émissions. N'oubliez pas votre participation à tous est essentielle pour faire connaître l'existence de cette radio.

Contre les mensonges médiatiques, écoutez Radio Venezuela En Vivo
Faites connaître la radio en transférant ce mail à toutes vos connaissances !

Edito du Monde...

Photo - San augustin - Caracas - Pierre-Charles Marais


Chaque jour avant de dormir, je lis Le Monde, en ligne. C'est ma connection avec la France, pour moi qui vis au Venezuela depuis un an et demi. Aujourd'hui, il est tard et je suis fatigué, mais c'est plus fort que moi, je viens de lire l'éditorial du Monde de ce jour et je suis consterné! Quelles sont ces accusations gratuites qui dénigrent le Venezuela et Chavez, tant par les idées non argumentées que par des sous-entendus méprisants.


Une chose est sûre: ma réalité, jour après jour dans le barrio, n'est pas celle du journaliste qui a écrit cet édito.


Les médias français sont les mêmes que ceux du Venezuela, d'un côté comme de l'autre, ils ne pensent qu'à eux. Le Monde, malgré sa réputation de journal sérieux, à l'heure de parler de Chavez se laisse aller à des supositions et relaie les impressions de la classe haute du Venezuela.


CA ME FOUT LA HARGNE!


J'imagine ces franchouillards qui se la passent dans les beaux hotels de Caracas, paient un guide pour faire un tour dans un quartier pauvres, et reviennent tout persuadés de leurs convictions d'occidentaux.

Ben oui, dans le pays de Sarkozy, la corruption n'existe pas, les abus de pouvoir non plus, et la manipulation médiatique, non, bien sûr que non.


Mais pour donner quelques exemples, vous en connaissez beaucoup des pays (des jolis pays démocratiques, comme la France, par exemple), où:

- de très nombreuses personnes, sinon la plupart, ont lu la constitution et en connaissent des passages par coeur?

- l'ensemble de la population peut participer à des assemblées locales régulières qui discutent des politiques locales et ont reconnaissance du gouvernement et possibilité de monter leurs propres projets?

- où la modification de la constitution est soumise à un débat dans la population, diffusée jusque dans la rue puis soumise à référendum?

- où toute personalité élue (maire, gouverneur, président) peut être viré de ses fonctions à la moitié de son mandat si une pétition réunissant 20% des électeurs le demande?

- où le gouvernement fout dehors le FMI et autres bailleurs de fonds internationaux qui pressionnent les états du monde entier à une privatisation tout azimut dans le seul but de rembourser leur dette publique

- où l'opposition peut appeler au coup d'état, à l'assassinat du président, sans être inquiétée plus qu'avec quelques bombes lacrimogènes, alors que les mêmes scandent qu'il n'y a pas de liberté d'expression et que le Venezuela est en dictature

- où le dictateur de type castriste, comme le dit le Monde, a été réélu à 63% (et son parti lors de 9 élections consécutives)


Ceux qui se plaignent de Chavez, ceux qui crient à la dictature, sont tous ceux qui perdent leurs privilèges!


Un petit exemple personnel: vendredi dernier, moi et mes compagnons du groupes des "Etudiants Socialistes" que nous avons monté dans ma Fac d'Archi, nous avons perdu les élections étudiantes. Pas de surprise, l'Université Centrale du Venezuela ne compte que 0.7% d'étudiants issus de la classe pauvre, et l'université est le symbole de l'opposition à Chavez. Les étudiants sont contre Chavez, disent les médias!


Eh oui, ces étudiants issus des classes moyenne et hautes, héritiés de privilèges qu'ils ne veulent pas perdre, fils de deux générations qui ont construit un Venezuela qui depuis 50 ans emmagazine l'argent du pétrole en laissant 60% de sa population sous le seuil de pauvreté, c'est gens là ne sont pas content qu'aujourd'hui, on parle de révolution!


En 8 ans de gouvernement, bien des choses ont changé au Venezuela. Le niveau de vie de la classe populaire s'est formidablement élevé. Bien des problèmes restent, cependant, par exemple la corruption (mais ne croyez pas qu'elle est arrivée avec Chavez), ou l'insécurité qui est un problème majeur.


L'implication de la population dans la vie politique me parait le signe d'une démocratie d'une vigueur exceptionnelle. Ici, on parle de politique chaque jour, l'Assemblée Nationale reçoit et écoute les groupes de manifestants, les déclarations et débats politiques sont diffusés sur l'ensemble des chaînes télévisées, on organise des débats politiques à tous les coins de rue, et on va dire que tout ça est une dictature?


A ce que je sache, ce qu'on appelle la "réélection indéfinie" en commentant sans se cacher qu'elle fera de Chavez un roi à vie, est une mesure qui existe bel et bien en France, où Mr. Sarkozy sera élu autant de fois que le peuple français le voudra. Chavez de même. Autant de fois que le peuple le voudra.


Et j'oubliais, quelques extraits: "Le Venezuela en est réduit à vendre du brut et à importer pratiquement tout ce dont le pays a besoin", "la militarisation de la vie politique, s'accompagnent d'une corruption sans précédent", "Le populisme n'est une bonne solution nulle part".


Est-ce que ça c'est du travail de journalisme? C'est de la propagande! Pas de faits, pas de chiffres, juste des suppositions. Il est beau le journalisme français!


A quand un article sur les dérives autoritaires de Sarkozy? Je suis sûr qu'il y a de quoi dire! Mais non Sarkozy ne s'oppose pas au modèle néo-libéral mais bien au contraire affirme que "tous les pays ont fait ces réformes [néo-libérales], il n'y a pas de raison pour que la France ne puisse pas les faire". C'est moins facile de dire que la démocratie est faible en France, qu'on vote une ou deux fois tous les 5 ans pour déléguer tous les pouvoirs à quelques personnes qui obéissent aux intérêts de ceux qui les financent, sinon de leur mafia... Eh oui, chez nous les politiques ne sont pas populistes, donc on ne les accuse pas d'être des dictateurs.


Je vais vous demander une faveur: interrogez-vous, un moment, au calme, sur ce qu'est la démocratie. Sur ce que sont les élections. Sur notre rôle dans les décisions politiques qui nous concernent. Rien de plus.


J'espère que vous aurez compris que vraiment, ça m'énerve de lire les articles du Monde sur Chavez. Du coup, je me fais plus sceptique sur d'autres sujet, j'imagine que le même traitement est fait au reste de l'information internationale.

Il me reste plus qu'à aller vivre en Iran, au Pakistan et en Lybie pour aller voir ce qu'il en est.



Publié dans les commentaires du site lemonde.fr par Pierre-Charles Marais

Au sujet de l'article « L'opportunisme humanitaire de Chávez»

publié par Libération le 19 novembre

(http://www.liberation.fr/rebonds/292184.FR.php )


Un relevé des contrevérités et des omissions s'impose...

 

Par Gaël Brustier et Christophe Ventura, militants altermondialistes


Dans son édition du 19 novembre, Libération a publié une tribune présentée par 22 universitaires, intellectuels, écrivains, philosophes, journalistes, artistes, diplomates internationaux (soutenue par 42 autres « personnalités internationales ») dénonçant la supposée dérive anti-démocratique du président vénézuélien Hugo Chávez et demandant aux « démocrates du monde de ne pas laisser mourir l'une des plus anciennes démocraties d'Amérique latine ».


Quoi que les uns et les autres pensions de la personnalité du président vénézuélien et de la nature de la « révolution bolivarienne », il convient de ne pas tricher avec les faits qui, respectés, doivent être portés au jugement du lecteur afin qu'il puisse, librement et en conscience, se forger une opinion sur un sujet concernant un pays situé à des milliers de kilomètres des rédactions parisiennes. De la qualité de l'information dépend celle du débat démocratique. La négliger au profit d'une démarche partisane maltraite le débat d'idées. En proposant ce texte truffé de contrevérités, les auteurs - dont certains sont des intellectuels reconnus dans l'espace public français - abusent les lecteurs et le débat démocratique.


- Sur le projet de réforme de la Constitution vénézuélienne.


La première preuve du caractère anti-démocratique d'Hugo Chávez est évidente : (son) « projet de réforme (a été) rédigé sans consultation».


C'est tout simplement faux. Préparée par le président de la République bolivarienne du Venezuela et l'Assemblée nationale du pays, cette réforme a donné lieu à l'élaboration d'un projet adopté par le Congrès le 2 novembre. Dans le cadre de son mandat, l'Assemblée nationale a procédé à des consultations des secteurs organisés de la société (partis, syndicats, étudiants, patronat, secteur agricole, mouvements indigènes etc.).


Ici, les auteurs et les signataires omettent volontairement de préciser qu'une large consultation a eu lieu dans tout le pays entre le 15 août et le 15 octobre. Plus de 9 000 ateliers publics ont notamment été organisés (auxquels ont participé, localement, des forces de l'opposition). Des dizaines de milliers de communications téléphoniques (un numéro spécial a été créé à cet effet) ont également été traités.


Bien qu'ayant largement boycotté ce processus de débat public au niveau national, l'opposition, via les porte-parole de ses principales forces (Acción democrática et Movimiento al socialismo - sociaux-démocrates -, Primero justicia -droite ultra - , Fedecameras - le syndicat patronal -), sont intervenus devant les parlementaires en session.


Le projet aurait également été élaboré «sans respecter la procédure établie par la Constitution en vigueur ». C'est un mensonge.  La procédure a rigoureusement été suivie. Elle est établie par les articles 342 et 343 de la Constitution qui précisent que « l'initiative de la réforme de la Constitution est prise par l'Assemblée nationale après le vote de la majorité de ses membres, par le Président ou la Présidente de la République en Conseil des ministres ou à la demande d'un nombre qui ne peut être inférieur à moins de 15% d'électeurs ou électrices inscrites au registre civil et électoral » et qu'elle est « transmise par l'Assemblée nationale … ( qui approuve) … le projet de réforme constitutionnelle dans un délai supérieur à deux ans à partir de la date à laquelle elle est informée et la demande de réforme approuvée. » Enfin, « le projet de réforme est considéré approuvé après approbation des deux tiers des membres de l'Assemblée nationale».


- Un texte « rejeté » ?


Les auteurs et les signataires affirment que ce nouveau texte est « rejeté par la majorité des Vénézuéliens… » . Aucune enquête d'opinion au Venezuela ne permet de prononcer une telle sentence. Partagés, les sondages pronostiquent, pour la plupart, une victoire du « oui » au projet soumis par le président vénézuélien. Ceci dit, les sondages importent peu. En effet, contrairement aux dispositions existantes dans beaucoup de pays, au Venezuela, toute Constitution ou réforme constitutionnelle doit, in fine, être approuvée par une majorité de citoyens par référendum national.


Les auteurs soulignent que ce « rejet » existe aussi  «  à l'intérieur même du camp du président ». Il est vrai que des avis divers s'expriment au sein de la mouvance bolivarienne. Cela prouve que le « camp du président » n'est pas un bloc monolithique et qu'une diversité de courants façonne le consensus bolivarien. Certains, pour des raisons différentes (question du statut des élus locaux et provinciaux et de leur articulation avec le gouvernement, du niveau des transferts de compétences, de la collecte et de la distribution de l'impôt, du niveau de socialisme -certains pensent que la notion est trop floue, d'autres que le projet ne va pas assez loin, d'autres encore que le mot ne devrait pas apparaître dans la Constitution - etc.) appellent à l'abstention, d'autres au « non », d'autres encore à un « oui critique ».


- Vers la dictature ?


Pour les auteurs, « ce nouveau texte constitutionnel propose la réélection indéfinie du président ».  Le terme « réélection indéfinie » , largement colporté par les médias internationaux, n'apparaît dans aucun article du texte. Ce concept n'existe pas dans le cadre de la réforme, même lorsqu'il s'agit de l'article relatif au mandat présidentiel. Controversé, celui-ci ne propose pas une « réélection indéfinie » mais revient, il est vrai, sur une disposition de la Constitution de 1999 prévoyant de limiter le mandat présidentiel à deux exercices maximum. Ainsi, l'article 230 stipule que « la période du mandat présidentiel est de 7 ans. Le président ou la présidente peut être réélu ou réélue ». Ni plus, ni moins. Cette proposition, si elle devenait réalité au lendemain du vote du 2 décembre, ferait du Venezuela un pays fonctionnant sur le même mode qu'une vingtaine de pays de l'Union européenne… à ceci près que la Constitution vénézuélienne, contrairement à l'ensemble des constitutions des pays européens, prévoit la possibilité de révoquer le président à mi-mandat (article 72)


Le projet «  entend supprimer tout contrôle des pouvoirs de l'État sur les actions de l'exécutif. Il constitue une véritable entorse aux principes fondamentaux de la démocratie et de l'État de droit. » Par rapport à la Constitution de 1999, la réforme ne propose aucune modification allant dans le sens d'une remise en cause du rapport entre l'exécutif et les autres pouvoirs. Par exemple, l'article 16 dresse la liste de plusieurs pouvoirs présidentiels soumis à l'accord du Parlement et l'article 73 définit les conditions permettant au Parlement de soumettre directement des projets de lois à référendum.


Par ailleurs, tous les principes fondamentaux de la démocratie et de l'état de droit sont réaffirmés dans ce projet de réforme constitutionnelle. Il garanti le jeu de la démocratie représentative, du pluralisme des partis et des opinions, et de la compétition électorale (« tous les citoyens et citoyennes ont le droit de s'associer à des fins politiques » (article 67)).


- Des consultations populaires malhonnêtes ?


« La tenue d'un référendum ne garantira pas l'expression d'un suffrage impartial car, depuis des années déjà, le Conseil national électoral, instance chargée de superviser les processus électoraux au Venezuela, est placé sous la coupe du gouvernement et de ses partisans. Quant au vote électronique, instauré dans le pays depuis 2004, il se prête à toutes les manipulations. »


Ces arguments, utilisés au Venezuela par la frange la plus radicale des opposants au processus bolivarien, ne résistent pas à l'épreuve des faits. Toutes les élections et consultations au Venezuela ont été jugées libres et honnêtes par tous les observateurs internationaux, qu'il s'agisse de ceux du Centre Carter (mondialement respecté pour ses actions en faveur des processus de démocratisation et de l'observation d'élections), de l'Organisation des Etats américains ou de l'Union européenne. Teodoro Petkoff lui même avait d'ailleurs critiqué ouvertement une partie de l'opposition lors des élections présidentielles de 2006 lorsqu'elle affirmait que le scrutin n'était pas valide. Quant à la fiabilité du vote électronique, l'étude statistique scientifique menée par les équipes du Centre Carter a prouvé que le procédé est incontestable.


- Opportunisme humanitaire ?

 

Les auteurs accusent le président vénézuélien d'avoir, «  pendant des années, (…) ignoré le sort des Vénézuéliens otages des Farc  et (de) ne (s'être) nullement soucié de leur famille. »


Jusqu'à aujourd'hui, personne ne sait si des Vénézuéliens comptent effectivement parmi les otages des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). En 2002, Hugo Chávez s'était pourtant préoccupé du sort de Richard Boulton, homme d'affaires vénézuélien, que tout le monde pensait otage de la guérilla colombienne. Il a même réussi, en juillet 2002, à organiser une opération de sauvetage qui a abouti à la libération de M.Boulton. C'est alors que les autorités ont découvert qu'il avait en réalité été repris aux paramilitaires des Autodéfenses unies de Colombie (AUC).


- La question de la course aux armements


Pour les auteurs, «  le Président se livre à une course aux armements que rien ne justifie, mettant en péril la paix et la sécurité du pays et de la région, au lieu d'utiliser les ressources pétrolières pour un développement durable du pays et résoudre les graves problèmes économiques et sociaux du peuple vénézuélien. » De même, «  le Président a créé une milice civile armée de plusieurs centaines de milliers d'hommes, dépassant en nombre les effectifs de la Force armée nationale, dans le but de contrôler la société vénézuélienne. »


S'il est vrai que le gouvernement vénézuélien a récemment acheté 25 avions de chasse russe, c'est pour remplacer la flotte de F-16 qui n'était plus utilisable à cause de l'embargo d'équipements militaires imposé par les Etats-Unis. De même, 100 000 fusils d'assaut Kalachnikov ont bien été achetés pour remplacer un stock de vieux fusils belges périmés.


Par ailleurs, la tradition d'intervention militaire des Etats-Unis dans la région et l'existence d'un « plan d'urgence » contre le Venezuela lancé en 2005 par l'administration Bush constituent deux facteurs qui peuvent expliquer la décision vénézuélienne.


Cependant, il est difficile de parler de « course aux armements » quand on sait que le Chili et la Colombie ont dépensé bien plus que le Venezuela pour leur armement ces dernières années. Il faut aussi rappeler que le Venezuela du président Chávez dépense beaucoup moins pour son budget militaire que ce ne fut le cas avec les gouvernements précédents.


Quant aux « graves problèmes économiques et sociaux du peuple vénézuélien », il convient de rappeler aux auteurs que les budgets consacrés aux dépenses sociales ont plus que doublé depuis 1998.


Enfin, l'existence d'une « milice civile armée de plusieurs centaines de milliers d'hommes, dépassant en nombre les effectifs de la Force armée nationale » dont l'objectif serait de « contrôler la société vénézuélienne » ne répond à aucune observation objective. On se souvient aussi que parmi les rédacteurs, certains dévoilaient déjà aux yeux du monde l'existence de la quatrième armée du monde en Irak.


- Le retour de l'idée socialiste au 21ème siècle, le vrai problème ?


Dans leur conclusion, les auteurs affirment que « les Vénézuéliens ont vécu en démocratie depuis 1958 ». C'est formellement vrai, mais faut-il rappeler aux auteurs que deux partis politiques - Acción Democrática (AD) et Copei - se sont partagés sans relâche les rênes d'un pouvoir corrompu qui a appauvri la majorité de la population pendant 40 ans jusqu'à ce que la démission forcée du social-démocrate Carlos Andrés Pérez (AD) en 1993 amorce l'explosion du système politique du pays, ouvrant la voie à la reconstruction d'un espace public en 1998 ?


Au fond, la crainte majeure des auteurs, dissimulée au milieu d'un texte truffé de contrevérités soigneusement élaborées, concerne le retour, par le Venezuela, de l'idée du socialisme au 21ème siècle.


Ceci est un sujet de débat théorique et politique majeur, mais la prestation des auteurs montre que là n'était pas leur préoccupation.

Porque no te callas !!!!





La nouvelle artillerie royale



A propos de la discussion entre les présidents d'Amérique Latine, le président de gouvernement Zapatero et le Roi



Avant de se lancer dans un commentaire sur les échanges qui se sont produit lors du sommet ibéro-américain entre les présidents Chavez et Zapatero, et le Roi d'Espagne nous devrions tous nous demander : "De quoi vais-je donc parlé? De mon interprétation du sommet de Santiago ou de mon opinion construite à partir de l'interprétation des grands groupes de presse?"



En Espagne, "l'affaire" occupe déjà tous les esprits. En France, où le sujet est moins polémique, les réactions ont plutôt suivi la préférence politique de chacun. Mais alors que les opposants au Socialisme du XXIe siècle se régalait de voir un Roi insulter un élu du Peuple, une certaine confusion régnait chez certains partisans du gouvernement bolivarien : "Chavez n'était-il pas allé trop loin?" A lire l'article du Monde consacré au sujet, je serais moi-même tenté de prendre mes distances avec le président vénézuélien qui apparaît ici comme un impulsif, plus doué pour les scandales que pour une réflexion approfondie. Le seul hic, c'est que Le Monde se livre encore à un de ces montages médiatiques dont il a le secret. Les longs échanges du sommet de Santiago n'ont rien à voir avec le collage opéré par les grandes entreprises d'information.



Pour tenter de remettre la discussion dans son contexte, il convient d'examiner pourquoi Chavez a traité Aznar de fasciste, et pourquoi le Roi d'Espagne a quitté la réunion du Sommet de Santiago. A ces deux questions primordiales, Le Monde répond par deux inventions : " Le dirigeant vénézuélien n'a cessé depuis son arrivée, vendredi, de traiter le prédécesseur de M. Zapatero, José Maria Aznar (conservateur), de "fasciste". Pourquoi donc Chavez n'aurait eu de cesse de qualifier Aznar de fasciste, on ne le saura pas. Quand à la fuite du Roi, le responsable est pointé par le Monde : "Hugo Chavez, emporté dans son discours, a aussi invectivé l'Eglise vénézuélienne et le pape avant d'accuser les Etats-Unis et l'Union européenne d'avoir approuvé un coup d'Etat à son encontre en avril 2002. N'en pouvant plus, le roi Juan Carlos est sorti de la salle lorsque le président du Nicaragua, Daniel Ortega, prenait le parti d'Hugo Chavez et lui redonnait brièvement la parole." Notons avant d'aller plus loin, que Hugo Chavez n'a pas besoin de s'emporter pour rappeler que le gouvernement formé par les putchistes le 12 avril 2002 avait été reconnu par les Etats-Unis, l'Eglise vénézuélienne, le Royaume d'Espagne et l'Union Européenne présidé alors par le royaume d'Espagne dont le chef de gouvernement était José Maria Aznar. Le Monde nierait-il ces réalités historiques ? Nous le renvoyons aux archives des institutions concernées.



Les deux réponses apportées par le journal du soir occultent deux questions primordiales? Pourquoi donc Hugo Chavez a-t-il rappelé ces faits historiques et qualifié Aznar de fasciste?  Pourquoi donc sa très haute majesté a quitté un sommet si important si la faute retombait sur un seul trublion, à qui l'on peut faire fermer sa gueule ?



La reconstruction des échanges tels qu'ils se sont déroulés nous permettra sûrement de saisir cette nouvelle déformation de la réalité par ceux qui sont censés nous informer.



Tout se déroulait plutôt bien à Santiago, jusqu'au discours de José Luis Zapatero. Celui-ci, en cohérence avec son modèle politique, s'est fait le chantre du social-libéralisme pendant la demi-heure de son discours, condamnant toutes les autres visions du Monde comme "totalisante". Puis, il mis en garde les pays latino-américains "qu'un pays ne pourra jamais avancé s'il cherche dans des facteurs extérieurs des justifications quant à ce qui  empêche son développement."



Suite à son discours, la présidente du Chili, Michelle Bachelet consciente du scandale que pouvait provoquer les paroles de Zapatero dans un continent en lutte contre la soumission à la doctrine Monroe, invite les chefs d'Etats et de gouvernements à signer le protocole d'accords du Sommet, en précisant "que certains ont des avions à prendre, et qu'ils seraient bon de signer rapidement pour passer à la cérémonie de clôture". Grosso Modo, "on ferme, vous êtes priés de ne pas répondre".



"Présidente, je voudrais rajouter quelques mots en réponse à mon ami Zapatero" dit à ce moment Hugo Chavez. "Bon d'accord, mais rapidement s'il vous plait" l'autorise Michelle Bachelet. C'est ce que fera Chavez dans sa réponse de 40 minutes. Réponse complètement omise par les entreprises de communication internationales. A l'appel de Zapatero à nier ou minimiser les facteurs extérieurs dans la conduite d'une politique interne voué au progrès sociale, Chavez répond que dans ce même pays qui les accueille, un homme et un peuple avaient voulu construire démocratiquement une société plus juste, mais que des facteurs extérieurs, en l'occurrence le gouvernement et les multinationales des Etats-Unis les en ont empêché. Il s'agit bien sur de Salvador Allende et du peuple chilien. Chavez change alors d'exemple pour parler du coup d'Etat d'avril 2002. Il aura ces mots pour condamner les facteurs externes qui l'ont quasiment conduit à la mort : "c'est lamentable mais je dois le dire. Cela ne met pas en cause le gouvernement espagnol actuel mais les seuls gouvernements à avoir reconnu les putchistes furent les Etats-Unis et l'Espagne par leurs ambassadeurs et l'Union Européenne par le biais de la présidence de José Maria Aznar" Le gouvernement de Zapatero n'est pas mis en cause. Implicitement par contre, le chef de l'Etat espagnol, le Roi de Bourbon a bien reçu le message. Chavez va continuer son discours en qualifiant Aznar de fasciste pour sa participation au coup d'Etat, participation révélée par le propre ministre des Affaires Etrangères du gouvernement Zapatero. Puis Chavez étaye ses arguments en rappelant une anecdote personnelle : "En 2000, j'ai reçu José Maria Aznar. Il m'a dit que le Venezuela pouvait devenir un pays développé s'il rejoignait son club de pays. Mais pour ça, il fallait que j'abandonne mes relations avec Cuba. Je lui ai demandé qu'est-ce qu'ils contaient faire pour Haïti, pour les pays d'Amérique Centrale. Et ce monsieur m'a répondu, je m'excuse des mots que je vais prononcer mais il faut que je répète les mots exacts. Aznar m'a dis "Eux, ils sont baisés !". Et bien, au Venezuela nous avons une autre idée de l'Humanité. Aznar est un fasciste, je le répète." Comme on peut le voir, loin d'être la nouvelle lubie d'un Chavez impulsif, ces accusations sont en fait une réponse à Zapatero, qui niait l'ingérence politique des gouvernements et économique des multinationales du Nord dans les affaires internes des pays du Sud.



Dans sa réponse, Zapatero s'est solidarisé avec son prédécesseur, trouvant là le renfort logique du Roi. Il peut sembler étrange qu'un "socialiste" épaulé par un Roi prenne la défense d'un prédécesseur de droite dure, qui a participé à l'organisation d'un coup d'Etat dans un pays souverain. Il peut sembler encore plus étrange que l'argument choisi par Zapatero pour défendre Aznar fut d'invoquer le respect des idées d'autrui, lorsque l'on sait ce qu'il s'est passé non seulement en 2002, mais encore maintenant puisque la Fondation pour l'Analyse et les Etudes Sociales (FAES) présidé par José Maria Aznar a signé des conventions de coopération avec l'Université Catholique Andres Bello, université privée qui forme les cadres intellectuels de l'opposition au gouvernement bolivarien.



Offusqué, Chavez essaya de répondre, mais sa très grande altesse, Juan Carlos de Bourbon, le fustigea d'une réplique digne de ses prédécesseurs sur le trône durant la colonisation des Amériques : "Pourquoi tu ne la fermes pas ?" Bien des journaux ont amoindri la vulgarité du propos. La traduction exacte n'est pas "pourquoi ne te tais tu pas?" mais bien "Fermes la!"



Imaginons un très court instant, que lors d'une réunion politique, la Reine d'Angleterre, crache rageusement à un président français : "Pourquoi tu ne la fermes pas ?" de la même manière que l'a fait Juan Carlos à Hugo Chavez. Que se passerait-il dans l'opinion française ?



Hugo Chavez, a dit après le sommet ne pas avoir entendu l'ordre du Roi. Quoiqu'il en soit, lorsqu'il redemande la parole pour s'éclairer sur ses propos, la présidente chilienne lui refuse au motif qu'il avait déjà parlé et la donne au président Nicaraguayen Daniel Ortega. Celui-ci, dans un geste de solidarité propre à la nouvelle donne politique en Amérique Latine, offre de son temps de parole à son homologue vénézuélien qui résumera ses propos par la phrase de José Gervasio Artigas, "Avec la vérité, je n'offense ni craint personne". Puis, Ortega reprendra la parole pour reprendre à son compte la critique des propos de Zapatero. Il critiquera fortement l'entreprise espagnole d'électricité Unión Fenosa, l'accusant même d'être une structure mafieuse. C'en est trop pour sa majesté don Juan Carlos de Bourbon, peu habitué à cette intégration politique et à cette solidarité entre les pays latino-américain. Il quittera la réunion et n'assistera pas à la clôture officielle de l'évènement malgré les efforts de la présidente chilienne pour le faire revenir. Ce n'est donc pas à cause de Chavez que le Roi s'est enfui mais en écoutant un discours du président nicaraguayen mettant en cause les pratiques néo-coloniales des entreprises espagnoles en Amérique du Sud. La République de Cuba, par la voix de Carlos Lage, se chargera de conclure cette discussion en réaffirmant sa totale solidarité avec les présidents du Nicaragua et du Venezuela.



Alors, Chavez impertinent et impulsif ? Ou en totale cohérence avec la proposition d'intégration et la nouvelle donne politique en Amérique Latine ? Pourquoi les grandes entreprises de communication se sont-elle livrées à ce collage médiatique pour une fois de plus discréditer le président vénézuélien ?



A la sortie du sommet ibéro-américain, les présidents Correa (Equateur), Morales (Bolivie), Ortega (Nicaragua), Chavez (Venezuela) et le vice-président cubain Carlos Lage se sont rendus à une concentration de 50.000 personnes en soutien à leur vision politique et sociale commune (et non pas 3000 personnes comme certains media l'ont laissé entendre). Le lieu de la concentration était hautement symbolique : le Stade National du Chili, ce même stade où les "facteurs externes sans importances" de Zapatero avaient fait taire dans le sang l'espérance démocratique du Peuple chilien.



En revanche, personne ne s'est réunit pour manifester un quelconque soutien à sa majesté don Juan Carlos de Bourbon.



Romain Migus

Les provocations contre-révolutionnaires se multiplient, un nouveau coup d’ état se prépare-t-il ?


Par Jorge Martin.

Le lundi 5 novembre dernier, la campagne pour la réforme de la Constitution vénézuélienne est montée d’un cran : le général à la retraite Raúl Baduel a appelé à voter « non » lors du référendum qui doit se tenir le 2 décembre prochain. Baduel était, il y a peu, un proche collaborateur de Chavez, et lui est resté fidèle lors du coup d’Etat d’avril 2002. Cependant, en juillet de cette année, il a démissionné de son poste de Ministre de la Défense et abandonné toute responsabilité au sein de l’armée. Son appel à rejeter la réforme constitutionnelle fait partie d’une campagne concertée, de la part de la classe dirigeante vénézuélienne.

Les amendements à la Constitution de 1999 ont été annoncés par Chavez au lendemain de sa victoire électorale, en décembre 2006. L’objectif affiché est de mettre la Constitution en conformité avec « le socialisme du XXIe siècle. » Ces amendements ont été largement discutés, dans le pays, puis approuvés - après modifications et rajouts - par l’Assemblée Nationale, le 2 novembre.

Parmi les amendements les plus importants, il y a ceux qui ont trait à la nouvelle structure du pouvoir. Une légalité juridique est reconnue aux Pouvoirs Communaux, ce qui est une tentative d’en finir avec les structures actuelles de l’Etat capitaliste. Dans le domaine économique, l’opposition critique vivement une série d’articles dont elle estime qu’ils remettent en cause le « droit à la propriété ».

Bien qu’en réalité la portée de ces amendements soit limitée, ils sont devenus, dans le contexte révolutionnaire vénézuélien, l’axe d’un nouvel affrontement entre les classes - c’est-à-dire entre l’oligarchie et l’impérialisme d’un côté, et, de l’autre, la grande majorité des travailleurs et des paysans. Lire la suite...